Tunisie-Société-Politique  : Quand les barbares sont des électeurs ou des décideurs !

«Le bruit s’est répandu de la soudaine apparition d’hommes inconnus, étranges, qui tantôt s’abattent comme l’ouragan du sommet des montagnes, tantôt semblent sortir de terre, et toujours anéantissent tout sur leur passage : les Huns. Les Barbares cherchent à s’installer hors de leur portée. Nos barrières s’ouvrent, le sol barbare vomit, comme un volcan, ses enfants sur notre territoire». C’est le descriptif d’un Grec à propos des Barbares.

Nous ne leur ressemblons peut-être pas totalement mais nous sommes aussi des Huns dans la pire des situations et des Barbares dans la meilleure quoique c’est une vérité que nous ne voyons pas ou que nous refusons de voir !

Le 14 janvier 2011 a déclenché un processus, certes, en partie libérateur, mais aussi destructeur et révélateur. Soit des suites d’ouragans de bêtises et d’incivilité qui se sont abattus sur nous comme un tonnerre.

En fait, nous nous sommes découverts, aussi bien peuple et populace que décideurs et agitateurs.

Nous avons découvert à quel point notre civisme apparent n’est que vernis et n’a aucune profondeur. Nous avons découvert que nos opposants qui se voulaient nos sauveteurs étaient des pourfendeurs et non des bâtisseurs. Nous avons découvert une populace d’agresseurs et d’offenseurs.

Nous avons découvert qu’en guise de souveraineté populaire, il n’existe qu’une seule souveraineté : celle des mafias et des affaires. Nous avons découvert que nos juges sont devenus nos contrôleurs et non nos défendeurs.

Nous avons découvert que nos forces de l’ordre sont remplies de frayeur et que les droits de l’homme servaient surtout à protéger les hommes de terreur.

Nous avons découvert que la majorité de nos décideurs n’avaient cure des vœux des classes populaires et que leur seul souci étaient de préserver leurs hommes de mains et opérateurs. Nous avons découvert que le vote est une illusion d’électeurs et que le pouvoir est l’obsession de tous les cœurs.

Nous avons découvert l’opportunisme dans toute son hideur et l’intérêt dans toute sa laideur.

Nous avons découvert des barbares en guise de responsables et décideurs qui ignorent la compétence et nomment les médiocres et les suiveurs pour plaire à leurs seigneurs.

Nous avons vu des jeunes traverser la mer sans frayeur et d’autres mourir dans des champs de bataille sans honneur.

Nous avons découvert que notre Tunisie pouvait perdre ses couleurs et que nous, nous y perdrions notre bonheur !

Et pourtant, que ne ferions-nous pas pour que notre désespoir devienne tout espoir et que nos attentes voient la lumière !

A.B.A