Tunisie : Clôture du Festival du Jazz de Tabarka avec le groupe algérien ” Babylone “

Malgré un retard d’une heure et la défection de l’artiste Concha Buika qui devait se produire à la première partie de la soirée de clôture du Festival du Jazz à Tabarka (édition 2018), le concert du groupe algérien ” Babylone ” qui s’est produit hier pour la première fois au Théâtre de la Mer à Tabarka, a trouvé un bon accueil auprès d’un public amateur de la musique rai et chaâbi.

Dès les premiers moments du concert, le groupe a réussi à créer une ambiance de liesse et d’affinité avec Babylone, qui a déjà remporté le prix du meilleur groupe de l’année et celui de la meilleure chanson de l’année (2014) pour “Zina” dans l’Algerian Music Awards. Avec ses ballades pop et jazz teintées de chaâbi et son chanteur à la voix limpide et romantique, ce groupe algérois est parti pour casser la baraque pendant le concert.

Ils s’appellent Amine Djemmal, Rahim Elhadi et Ramzy Ayadi et ils forment l’ossature de Babylone, ce groupe algérois fort d’un nouveau courant ” Dziri style ” à connotation jazz qui a déjà su faire preuve d’un savoir-faire singulier.

Cette jeune formation qui apporté hier soir un son nouveau à la musique algérienne avec un mélange intimiste entre sonorités algériennes et occidentales, a enchanté ses fans en interprétant certains titres de son premier album dont notamment “A’awam wesnin”, “Bekkitini”, “Mnam”, “Kahlet laayoun”, “Mchiti”, et bien évidemment son fameux tube “Zina”, inspiré d’une histoire réelle et qui a vu le jour après un travail collectif sérieux et assidu, que le groupe en a interprété un extrait au début du concert à la demande du public mais en a laissé la reprise entière vers la fin pour plus de plaisir.

La soirée a été également marquée par la reprise d’une sélection de chansons de l’indétrônable roi du rai Khaled, “Abdelkader”, “Wahrane” et “Ya Rayih” et du cheb hasni. Il a aussi interprété une variété de chansons rai telles que “Mani bouhali” et “ma jat fi bali”. Le public a eu droit à une musique qui ne peut être classée dans un genre particulier, car elle s’inspire de plusieurs styles musicaux régionaux et internationaux.

Les membres de ce groupe ont démontré qu’ils font partie de ces artistes qui ont le don de créer une musique mélodique, simple et accrocheuse, présentant un savoureux mélange musical qui ne connaît pas de frontières.

Ils ont pu combler l’absence de l’artiste Concha Buika, qui a fait défection à la dernière minute et ont pu tenir en haleine un public endiablé par les rythmes entrainants du groupe Babylone malgré un crachin d’automne qui a caressé finement les festivaliers.

Il est à signaler que cette édition qui devait avoir lieu du 25 juillet au 1 er août, a été reportée au 25 août au premier septembre 2018 pour des raisons qui demeurent jusque-là incompréhensibles et que l’édition qui vient de se tenir a été entachée de plusieurs défaillances dont notamment l’annulation du concert de Suzanne Vega et de Kid créole & the conconuts.

Elle a été aussi marquée par l’absence des autorités régionales en l’occurrence du gouverneur de Jendouba ou encore de la ministre du Tourisme et de l’Artisanat et du ministre des Affaires culturelles, qui ont pourtant financé le festival à hauteur de 550 mille dinars.