L’association tunisiennes des jeunes magistrats a appelé le parquet à engager une action publique contre le bâtonnier des avocats pour avoir traité certains magistrats de “corrompus sans preuves concrètes”, l’accusant de porter atteinte au pouvoir judiciaire et d'”attiser la campagne de dénigrement de la justice”.
Dans une déclaration rendue publique au terme de la réunion de sa direction administrative samedi, l’association a estimé que les déclarations du bâtonnier des avocats sont “punissables pénalement” et enfreignent “la l’éthique de la justice”.
Elle a invité le parquet à procéder à cette action publique, “à l’instar de précédentes actions engagées envers des syndicalistes des forces de sécurités”, sinon elle portera plainte contre le bâtonnier.
L’association a appelé d’autre part les responsables juridiques dans les tribunaux, notamment les procureurs de la république auprès des cours d’appel à “réactiver” les plaintes d’ordre pénal” en suspens contre les avocats et autres corps “pour éviter leur prescription”.
Elle a indiqué par ailleurs avoir entamé des contacts avec des députés et certains avocats pour la formation d’une commission parlementaire supervisant une opération d'”assainissement et de réforme du corps des avocats”.
“L’immunité réelle de l’avocat est l’attachement aux valeurs de la profession, le respect de la loi et l’accomplissement de devoir selon les procédures légales”, ajoute la déclaration.
L’association avait fait état fin juillet dernier d’une agression perpétrée par deux avocats contre un juge d’instruction à la cour d’appel de Tunis, rappelle-t-on.
De son côté, le bâtonnier des avocats, Ameur Mehrezi, avait indiqué lors d’une conférence de presse tenue le 31 juillet que “des soupçons de corruption pèsent sur certains magistrats qui poursuivent encore leurs missions” et que de “grands retards empêchent la levée de l’immunité contre ces juges par le conseil supérieur de la magistrature” qu’il a appelé à agir rapidement pour “prendre les mesures qui s’imposent”.