L’association des “orateurs et de la Charia” a organisé vendredi à Sfax, en collaboration avec des composantes de la société civile de la ville, une marche pour “dénoncer” le rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’Egalité (Colibe) sous le slogan “notre famille…notre sanctuaire”.
Le président de l’association, Mohamed Guidara, a estimé dans une déclaration à la correspondante de l’agence TAP que le contenu du rapport de la COLIBE “comporte des contre-vérités et impose une tutelle au peuple tunisien en interprétant la pensée islamique”.
Il appelle à l’Etat “à protéger les (croyances) sacrées et à annuler les recommandations du projet de cette commission étant donné qu’elles s’opposent à la religion et à la constitution”.
Les manifestants ont parcouru les artères voisines de la Mosquée Lakhmi vers le siège du gouvernorat brandissant des pancartes avec comme slogans “le peuple est musulman, il ne capitule pas”, “devoir de la sanctification de la famille”, “non à la tutelle étrangère sur les préceptes de l’Islam”…..
Devant le siège du gouvernorat, plusieurs imams et hommes de droit ont pris la parole pour fustiger “les contre-vérités contenues dans le rapport de la commission des libertés individuelles et de l’Egalité “.
Plusieurs mouvements de protestations contre ce rapport avaient été lancés depuis le juillet dernier, rappelle-t-on.
La COLIBE, créée en vertu d’un décret présidentiel n°111 daté du 13 août 2017, a publié le 12 juin dernier son rapport final comportant ses recommandations sur le renforcement des libertés individuelles, dont notamment l’égalité dans l’héritage entre hommes et femmes, jugées en conformité avec la Constitution tunisienne de 2014 et les obligations internationales du pays en matière des droits humains.
Ces recommandations ont suscité une levé de bouclier parmi les associations et organisations de tendance islamiste ainsi que le parti populiste et islamo-conservateur Al Mahaba, dirigé par Hachemi Hamedi, qui a organisé vendredi après-midi à l’Avenue Habib Bourguiba, une marche pour réclamer l’”annulation définitive” de la COLIBE qui a réuni quelques centaines de personnes.