Youssef Chahed : “La crise politique et l’absence de consensus ont retardé le remaniement ministériel

Le chef du gouvernement Youssef Chahed a défendu le choix du nouveau ministre de l’intérieur Hichem Fourati, affirmant que “la crise politique et l’absence de consensus ont retardé un remaniement ministériel restreint et le pourvoi de la vacance du poste au département de l’intérieur qui ne devait pas durer”.

Répondant aux interventions des députés étalées sur plusieurs heures lors de la plénière samedi de l’Assemblée des Représentants du Peuple, Chahed a souligné que “le ministère de l’intérieur ne doit pas être influencé par les divisions et rester au dessus des tiraillements politiques”.

“Le choix du ministre Hichem Fourati (51 ans) a pris en compte ces considérations, d’autant qu’il est loin des calculs politiques, dispose de la compétence et l’honnêteté requises et fait partie de l’institutionsécuritaire”, a-t-il fait valoir.

Il a affirmé que le nouveau ministre qui a obtenu le vote de confiance avec 148 voix pour, 13 ýcontre et 8 abstentions etý succède au ministre limogé Lotfi Brahem “consacrera la neutralité du ministère de l’intérieur selon une feuille de route claire”.

Le chef du gouvernement, désavoué par une frange de son parti Nidaa Tounes, a souligné que la Tunisie “a besoin d’unité, faire prévaloir l’intérêt national”, estimant que “les batailles ne peuvent être gagnées que par l’unité nationale indéfectible” et se déclarant prêt à travailler avec “les personnes bien intentionnées”.

En réponse à d’autres questions soulevées par les députés après son allocution préliminaire, Chahed a indiqué que son gouvernement “n’a pas fait des promesses de changements profonds en un temps court”, prévoyant une amélioration des indicateurs économiques vers 2020, une baisse du déficit budgétaire en 2019 accompagnée par un taux de croissance de 3,9 pour cent.

Il n’a pas caché à cet égard l’existence de “mesures douloureuses” prises par le gouvernement pour atteindre ces objectifs, rappelant que son gouvernement se fixe toujours pour objectif un taux de 5 % de croissance et une réduction du déficit budgétaire de 3 % en 2020.

“Mais l’amélioration des indicateurs économiques perçus par le citoyen exige du temps et il importe de faire table rase des discours défaitistes et l’auto flagellation”, a-t-il ajouté.

Chahed a indiqué que les défis de son gouvernement portent sur un accord sur les négociations sociales avec l’UGTT avant le 15 septembre prochain, l’entrée au marché financier international, la préparation de la loi des finances 2019, la réduction des impôts et la préparation d’un round de négociations avec le FMI qui enverra le 15 août prochain une délégation en Tunisie pour l’octroi d’une quatrième tranche financière en octobre prochain.

Il a annoncé par ailleurs l’organisation le 18 septembre prochain d’une conférence internationale similaire à la conférence internationale d’investissement “Tunisie 2020”, tenue le 29 et 30 novembre 2016 à Tunis, et ce “pour concrétiser le partenariat entre les secteurs public et privé”.

“Au cours de cette prochaine conférence on procédera à la mise en place d’un ensemble de projets de partenariat entre les deux secteurs pour les proposer aux bailleurs de fonds et investisseurs internationaux et locaux”, a-t-il précisé.

Le chef du gouvernement a évoqué, d’autre part, la réforme des fonds sociaux, l’aide aux familles démunies, les mécanismes 16 et 20, le conseil national des Tunisiens à l’étranger, tout en annonçant la prochaine publication d’un décret gouvernemental portant réglementation du versement de l’aide exceptionnelle accordée aux retraités du fonds national de la retraite et de la prévoyance sociale.

A propos de la question des 40 migrants africains clandestins bloqués au large de Zarzis, Chahed a indiqué qu’ils avaient été secourus par un bateau au large de Malte et la Tunisie leur a prodigués l’aide médicale. “Nous allons les autoriser à entrer en territoire national pour des raisons humanitaires même s’ils refusent cette option”, a-t-il expliqué.