La Chambre criminelle spécialisée dans la justice transitionnelle, au Tribunal de première instance, à Kasserine, a tenu, vendredi, la première audience, sur l’une des affaires transmises par l’Instance vérité et dignité. Le dossier concerne des crimes contre l’humanité et violations des droits de l’Homme à l’encontre de 36 victimes (20 martyrs et 16 blessés), dans les événements de Thala et Kasserine, survenus début janvier 2010.
La séance s’est tenue en présence des familles des martyrs et blessés de la Révolution et d’un grand nombre de représentants de la société civile et de médias tunisiens et arabes.
Vingt-quatre personnes sont accusées dans cette affaire, dont l’ancien président de la République Zine El Abidine Ben Ali, un ministre de l’Intérieur ainsi que des hauts responsables et des cadres de la sûreté dans l’ancien régime, fait savoir à l’agence TAP la présidente de l’Association Awfia des familles des martyrs et blessés de la révolution, Me Lamia Farhani.
L’ouverture de ce premier procès, dans la région, dans le cadre de la Justice transitionnelle, remet à l’ordre du jour cette affaire qui a été examinée par le Tribunal militaire et redonne espoir aux familles des victimes, souligne Me Farhani. L’avocate insiste sur la nécessité que la justice transitionnelle exerce ses prérogatives et émette un mandat d’amener à l’encontre des accusés et une interdiction de voyage, afin d’obliger ceux qui sont en Tunisie de se soumettre à la loi.
Elle qualifie les verdicts émis par le Tribunal militaire, dans l’affaire des martyrs et blessés de la Révolution, de mascarade et de mauvaise mise en scène car, selon elle, la loi n’a pas été appliquée et la justice n’a pas été rendue.
Des proches des martyrs et des blessés de la Révolutions à Thala et à Kasserine expriment, dans leurs témoignages à l’agence TAP, l’espoir que la vérité soit faite sur les événements de la Révolution et les violations qui ont touché des citoyens à Thala et à Kasserine. Ils se disent prêt au pardon à condition que les auteurs des exactions présentent leurs excuses au peuple tunisien.