Tunisie : Coup d’envoi des Journées chorégraphiques de Carthage

Sous le signe “Il n’y a pas de corps dansant sans dignité corporelle”, la directrice des Journées chorégraphiques de Carthage “Carthage Danse”, Meriem Guellouz, a donné, mardi soir, à la salle de l’Opéra de la Cité de la culture, le coup d’envoi de la première édition de ce premier festival dédié à la danse dans le secteur public, à l’instar des journées cinématographiques de Carthage et des journées théâtrales de Carthage.

Meriem Guellouz a fait savoir que le festival “Carthage Danse” est un pas important qui permettra de soutenir et valoriser la chorégraphie en Tunisie, appelant, à cette occasion l’Etat à reconnaitre le statut professionnel du danseur.
“La reconnaissance de l’Etat est nécessaire pour lutter contre la marginalisation et la précarité du métier de danseur tunisien”, a-t-elle souligné.

Le coup d’envoi de la 1ère édition des journées chorégraphiques auquel a assisté le ministre des Affaires culturelles, Mohamed Zine El Abidine, coïncide avec la journée internationale pour le soutien au victime de la torture, journée célébrée le 26 juin de chaque année, a rappelé Guellouz, en mettant l’accent sur le corps comme mémoire vivante de toutes les formes d’injustices, de violences verbales, corporelles psychologiques et matérielles.

Le festival se veut ainsi célébrer le corps dansant reflet de sa société, un corps engagé et libre de toute forme de domination, a mentionné la directrice du festival.

Un corps dansant célébrant la dignité humaine et contre l’injustice en particulier, la corruption qui mine le continent africain, en particulier, l’Afrique du Sud, c’est le message livré par la pièce “Via Kanana” de Via Katlehong et Gregory Maqoma, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de cette première édition des journées chorégraphiques de Carthage. Durant 60 minutes, huit danseurs et un musicien ont raconté l’histoire du mal qui ronge leur peuple “la corruption”. Les danseurs usent de leurs corps et de leurs voix pour exprimer la colère et le désarroi face à ce fléau. Les corps deviennent des instruments de percussion pour exprimer l’exaspération. Au fil du spectacle, la voix des danseurs se mêle aux rythmes du corps pour chanter l’espoir au de-là de la peur, et ceci à travers une chrographie alliant danse contemporaine et danse folklorique sud-africaine comme la Pantsula et Gumboot.

La première édition de “Carthage Danse” qui se poursuit jusqu’à dimanche, 1er juillet 2018, axe sur les rencontres sud-sud avec une programmation, essentiellement, arabe et africaine. Ainsi, 40 spectacles sont programmés dont 19 pièces étrangères et 21 productions tunisiennes. Le festival vise, ainsi, à mettre la lumière sur la scène chorégraphique tunisienne avec des productions allant de la génération ancienne à la génération plus récente.