L’union générale tunisienne du travail (UGTT) a rejeté la décision du conseil des ministres du 20 juin courant relative à l’adoption du projet de loi sur la retraite, selon un communiqué des départements de la fonction publique et du secteur public.
L’UGTT s’est dite étonnée de cette décision “malgré l’absence de consensus entre les trois partenaires de la production (gouvernement, Union Générale Tunisienne du Travail et Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat) dans le cadre de la commission de la Protection Sociale du Contrat Social”.
Le Conseil des ministres a décidé, mercredi dernier, de réviser le texte juridique relatif au régime de la retraite et les orientations portant sur les réformes de certaines critères du régime de pensions dans les secteurs public et privé dont l’augmentation de l’âge de départ à la retraite.
Joint au téléphone par la TAP, le ministre des affaires sociale, Mohamed Trabelsi a expliqué que le conseil des ministres a adopté, uniquement, les points qui ont fait l’objet d’un compromis au sein de la commission de la Protection Sociale du Contrat Social, affirmant qu’à ce jour, aucun accord officiel n’a été signé sur le projet de loi relatif à la retraite.
Il a ajouté que les trois partenaires de la production sont parvenus, dans le cadre de cette commission, à des consensus sur plusieurs points citant, notamment, l’augmentation à 62 ans de l’âge de départ à la retraite au lieu de 60 ans actuellement, l’instauration de la contribution sociale solidaire et la création d’un conseil supérieur pour le financement des systèmes de protection sociale.
Trabelsi a, par ailleurs, annoncé la prochaine reprise du dialogue sur le statut général de la fonction publique et sur le statut général des établissements du secteur public.
L’UGTT a, dans son communiqué publié aujourd’hui, accusé le gouvernement de prendre, unilatéralement, des décisions décisives pour le pays.
Le communiqué dénonce la politique de fuite en avant adoptée par le gouvernement dans le domaine des grandes réformes en se pliant aux diktats étrangers. Le gouvernement veut, selon la même source, imposer certains choix tels que la cession des entreprises publiques et la réduction de la masse salariale dans la fonction publique.
Le communiqué accuse, en outre, le gouvernement de vouloir revenir sur ses engagements au sujet des accords relatifs aux négociations sociales sur les majorations salariales dans la fonction publique et le secteur public et dénonce “le manque de sérieux” dans la poursuite des négociations sur la révision du statut général de la fonction publique.