En passant en revue les fiches techniques des sélections participantes au mondial-2018 en Russie, le nom de Nabil Maaloul ne peut pas passer inaperçu, puisque c’est le seul sélectionneur arabe à marquer sa présence dans cette grande messe du football mondial, avec l’objectif de conduire les Aigles de Carthage à une qualification historique aux quarts de finale du mondial.

Forte personnalité, bon communicateur et toujours à l’affût des nouveautés techniques, telles sont les plus importantes qualités de Nabil Maaloul qui ont largement influencé sa philosophie du jeu et sa logique d’entraîneur au bout d’un excellent parcours couronné d’exploits et de réussites.

Entamant sa carrière d’entraîneur lors de la saison 1997-1998 à l’Olympique du Kef, Maaloul a dès le début affiché son penchant pour le jeu offensif.

“Depuis mes débuts en tant qu’entraîneur, j’ai essayé d’appliquer mes convictions tactiques à tempérament offensif que j’ai appris quand j’étais joueur à l’Espérance de Tunis, évoluant sous la conduite de grands techniciens à l’image de Hmida Dhib, du Brésilien Amarildo Tavares ou du Polonais Tony Piechniczek.

Après un bonne expérience de consultant sportif sur la chaine Abou Dhabi Sports jusqu’à 2003, Maaloul revient au travail de terrain en occupant le poste d’entraineur-adjoint de Roger Lemerre lors de la Coupe d’Afrique des nations organisée alors en Tunisie en 2004, contribuant au sacre historique des Aigles de Carthage, et ajoutant un nouvelle breloque à son palmarès personnel déjà riche en titres en tant que joueur au sein des deux grands clubs de la capitale, l’Espérance de Tunis et le Club Africain.

“Cétait une joie indescriptible”, se souvient-il, ” On ne s’attendait pas à un tel exploit, mais au fur et à mesure que la compétition avance et sous l’impulsion du public, on a cru en nos chances et nos rêves grandissaient…On a subi une forte pression…et je suis toujours convaincu que le match des huitièmes de finale face à la sélection du Sénégal qui était constellée de toutes ses stars et qui venait d’éliminer la France, alors champion du monde en titre, lors du Mondial 2002, a été déterminant pour nous et nous a beaucoup facilité la tache”.

Le technicien tunisien a ensuite conduit le onze national lors des Jeux Olympiques d’Athènes en 2004, avant d’être désigné à la barre technique de l’équipe de Bab jedid puis du CA Bizertin. Mais ce fut pour une courte période avant de retrouver son poste à la tête de l’Equipe Nationale en tant qu’adjoint de Roger Lemerre jusqu’à l’élimination en quarts de finale de la CAN-2008 au Ghana.

Alors que tout le monde s’attendait à le voir continuer à veiller aux destinées des Aigles de Carthage, “El Haj”, comme ses proches aiment l’appeler, a choisi de s’occuper de l’analyse technique sur la chaîne Al-Jazira Sports, devenue ensuite BeIn Sport.

“L’offre financière était alléchante de la part de la chaîne détentrice des droits tv des plus grands championnats dans le monde”, avouait-il. J’ai eu la chance de travailler aux côtés des entraîneurs les plus chevronnés du monde, c’était une expérience enrichissante”.

Fin 2010, Maaloul est de retour sur le terrain, cette fois à la tête de l’Espérance de Tunis, avec pour mission de conduire la prestigieuse équipe de la capitale à remporter la ligue des champions, un titre qui manquait au palmarès du club “sang et or”.

Non seulement la mission fut accomplie mais aussi le club s’est adjugé un triplé historique en 2011, après avoir remporté la coupe et le championnat, en plus d’une participation à la coupe du monde des clubs. Il conserve l’année suivante le titre de champion de Tunisie et atteint la finale de la champions League africaine.

“Je ne pouvais pas refuser cette offre de la part d’un club que tout le monde rêve d’entrainer. Au début, la mission n’était pas de tout repos, notamment après avoir encaissé cinq buts face à l’Etoile du Sahel, mais la suspension de la compétition après la révolution m’a permis de travailler sans pression et de faire passer mes idées aux jours…Les résultats furent exceptionnels… la première année, on a réussi à rafler tous les titres, l’année suivante on a conservé le titre et on a raté de peu le sacre continental face à El Ahly d’Egypte en l’absence de plusieurs de nos cadres à cause des blessures et des suspensions”, a-t-il expliqué.

Autant de performances ont encouragé les dirigeants du football national à solliciter ses services afin de veiller aux destinées de la sélection nationale au début de l’année 2013 et assurer la qualification de la Tunisie au Mondial 2014 au Brésil. Mais le mariage n’a pas duré longtemps après l’élimination surprise face au Cap Vert à Radès (0-2), lors de la dernière journée du second tour. Une grosse désillusion qui a précipité le départ de Maaloul.

“J’ai assumé l’entière responsabilité de cet échec, sans chercher d’explications, mais je n’ai pas bénéficié d’un grand soutien populaire ni médiatique. Je crois que j’ai payé le prix de mes précédents succès avec l’Espérance. J’aurais pu rester surtout après avoir gagné la réserve contre le Cap Vert mais j’ai préféré partir”.

Parti au Golfe pour entraîner l’équipe d’El Jaich du Qatar avec laquelle il a remporté la coupe pour la première fois de l’histoire du club en 2014, il a été ensuite désigné à la tête de la sélection koweitienne, pour la phase finale de la coupe d’Asie en 2015, mais le destin en a voulu autrement, puisqu’il a été de nouveau sollicité par la fédération tunisienne pour succéder à Henri Kasperczak à la tête du onze national et assurer sa qualification à la phase finale du mondial-2018 en Russie.

Sous sa conduite, les aigles de Carthage ont disputé quatre matches de qualification sans défaite (deux victoires et deux matches nul), et composté leur ticket pour la coupe du monde, permettant à Nabil Maaloul de devenir le seul sélectionneur, avec l’Espagnol Vicente Del Bosque, à participer à la coupe du monde des clubs et au championnat du monde.

A propos de la prochaine participation au mondial russe, Maaloul dit: nous avons relevé le premier défi en se qualifiant au Mondial, maintenant il faut relever le deuxième défi qui n’est autre que le passage au second tour pour satisfaire le public sportif. La mission semble difficile, mais rien n’est impossible, il suffit de croire en nos chances et d’éviter de commettre des erreurs qui nous coûteraient très chers, surtout devant des équipes comme l’Angleterre et la Belgique.