Tunisie : IJABA envisage de déposer une plainte contre le ministère de l’enseignement supérieur

L’Union des Enseignants Universitaires et Chercheurs Tunisiens (IJABA) a qualifié ” d’illégale ” la décision relative à la suspension des salaires des enseignants protestataires pour travail non accompli.

IJABA a annoncé son intention de contester cette décision prise, récemment, par le ministère de l’enseignement supérieur, en portant plainte contre le département qui envisage de l’appliquer, le 7 juin 2018, si les professeurs grévistes continuent de boycotter les examens.

IJABA a entamé une action en justice contre des directeurs et des doyens qui ont organisé des examens dans un certain nombre d’établissements d’enseignement supérieur dont les professeurs sont en grève, ont révélé des responsables de l’union lors d’une conférence de presse tenue, mercredi à Tunis.

Le coordinateur général adjoint de l’union, Zied Ben Amor a, à cette occasion, fait savoir qu’une action a été entamée en justice suite à la décision relative à la création de commissions pédagogiques chargées de la supervision des examens en raison de la grève des enseignants.

Une autre plainte sera déposée auprès de l’organisation internationale du travail (OIT) à l’encontre de l’Etat tunisien, l’accusant de porter atteinte aux libertés syndicales, a-t-il ajouté.

Les négociations entre le ministère de l’enseignement supérieur et l’Union des Enseignants Universitaires et Chercheurs Tunisiens (IJABA) reprendront, demain jeudi, par la tenue d’une réunion entre les représentants des deux parties au siège du ministère, a annoncé Ben Amor.

Le coordinateur général adjoint d’IJABA a ajouté, dans une déclaration à la TAP que la délégation d’IJABA assistera à cette réunion sans conditions préalables, affirmant que l’union a accepté de négocier dans le cadre du processus d’élaboration du statut des professeurs universitaires, conformément aux recommandations du ministère.

Il a souligné que l’équivalent de 1% supplémentaire des ressources budgétaires de l’Etat au titre de 2019 suffit pour répondre à tous les besoins et revendications du secteur de l’enseignement supérieur public, appelant le gouvernement à assumer ses responsabilités “à un moment où le toit de l’université publique est sur le point de s’effondrer”, selon son expression.

Les adhérents d’IJABA observent une grève administrative depuis le 2 février 2018. Leurs principales revendications sont la révision à la hausse du budget alloué à la recherche scientifique et l’ouverture du concours externe pour le recrutement des maitres assistants.

La suspension des négociations avec le ministère ont renforcé la crainte des étudiants et de leurs familles du spectre d’une année blanche.