Tunisie : Affaire de la cellule terroriste de Kélibia

Le ministère public près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a émis jeudi des mandats de dépôt contre 6 individus impliqués dans l’affaire de la cellule terroriste de Kébilia.

Selon le porte-parole du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme Sofiène Selliti, un autre individu a été maintenu en garde à vue et une femme en liberté.

Le ministère public du pôle a ordonné d’ouvrir une information judiciaire contre des suspects pour planification de la mort d’une personne et de l’atteinte aux biens publics et privés, et crimes terroristes conformément à la loi organique n° 2015-26 relative à la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d’argent.

Six suspects sont impliqués dans cette affaire, dont 8 sont en garde à vue et deux autres en cours de présentation.

Une explosion s’était produite le 13 avril 2018 dans une maison à Kélibia du gouvernorat de Nabeul sans pour autant faire de victimes.

La déflagration avait entraîné l’éclatement des vitres des fenêtres et causé quelques dégâts matériels à l’intérieur de la maison, d’après des témoins oculaires et la gouverneure de Nabeul, Salwa Khiari.

Connu pour son radicalisme religieux, le propriétaire de la maison était en train de fabriquer une bombe artisanale au moment de la déflagration, selon les derniers éléments de l’enquête rendus public mardi dernier par le ministère de l’Intérieur.

D’après un communiqué du département, le propriétaire avait l’intention d’utiliser cette bombe (qui pouvait être activée à distance) contre les forces de l’ordre et les unités de sécurité à Kélibia.

Dans son interrogatoire, le suspect avait avoué avoir procédé un essai d’une bombe pareille dans des lieux déserts et isolés.

” Pour sa fabrication, il avait utilisé un mélange de produits chimiques commercialisés sur le marché, tels que le phosphore, des substances inflammables, l’ammonitre et des explosifs artisanaux “, selon le même communiqué.

D’après les nouveaux éléments de l’enquête, ce suspect a également avoué avoir recruté d’autres takrifistes pour contribuer au financement, à la planification, à l’exécution de son plan terroriste.

” Ces takfiristes ont été arrêtés et ont reconnu leur complicité avec ce suspect “, selon la même source.

Consulté à ce sujet, le ministère public près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a ordonné de placer en garde à vue huit takfiristes qui sont directement impliqués dans la planification et la préparation des actes terroristes.

Le ministère public près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme avait ordonné, le 14 avril 2018 de placer en garde à vue le propriétaire de la maison sinistrée, son épouse et son amie (qui est mariée à un takfiriste écroué aux Emirats arabes Unis dans une affaire terroriste).

Le propriétaire du domicile, 35 ans, est connu pour son radicalisme religieux, alors que sa femme, 26 ans, était suspectée d’appartenir à une organisation terroriste, selon un communiqué précédent du ministère de l’intérieur.

Selon les premiers éléments de l’enquête, le propriétaire de la maison avait adopté la pensée takfiriste depuis 2013.

Il consultait des pages et des sites WEB djihadistes appartenant à l’organisation de l’Etat islamique Daech et entretenait des contacts permanents avec des éléments terroristes originaires de la ville de Kélibia qui se trouvent actuellement en Syrie, avait-il expliqué.

En connivence avec ces éléments terroristes, le propriétaire de la maison avait également planifié, il y a une année, des attaques terroristes contre une patrouille sécuritaire, avait ajouté Selliti.

Toujours selon les premiers éléments de l’enquête, le propriétaire de la maison consultait depuis environ 6 ans des séquences vidéo sur le mode de fabrication des explosifs.

De surcroit, il acheté récemment des matières premières utilisées dans la fabrication d’obus explosifs dans le dessein de commettre des attaques terroristes.

D’après Selliti, le ministère public près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a confié l’affaire à l’unité de recherche dans les crimes terroristes et les crimes organisés touchant la sécurité du territoire à la direction générale de la sécurité nationale d’El Gorjani.