A l’approche de la clôture de la troisième édition du Festival du Film de Gabès, trois questions ont été posées par l’agence TAP à Mohammad Malas, l’un des premiers cinéastes d’auteur du cinéma syrien et membre du jury pour la compétition Long métrages.
TAP : Dans vos déclarations aux médias, vous avez tenu à saluer l’initiative du Festival du Film de Gabès en indiquant ” Bienvenue à tout festival dans les villes en dehors des capitales “, pourquoi c’est important pour vous l’existence des festivals dans les villes arabes?
Mohammad Malas : Les festivals dans les villes donnent l’occasion pour diffuser la culture cinématographique auprès d’un public plus large qui n’a pas accès souvent à la culture. Ceci dit, il faut continuer à encourager les festivals internationaux arabes.
TAP : A l’approche de la clôture, comment évaluez-vous les films sélectionnés et la nouvelle vague des cinéastes arabes ?
Mohammad Malas : Le festival du Film de Gabès a permis de donner plus de visibilité à des films arabes sortis cette année ou l’année dernière. La nouvelle écriture cinématographique arabe est un mélange entre professionnalisme et amateurisme avec moins de montage et plus de plans qui se caractérisent par leur durée. Les films de la nouvelle vague des cinéastes arabes révèlent, aussi, des talents et des moyens visuels importants, fruits de la richesse de la culture audiovisuelle qui caractérise cette génération.
TAP : Face à la chute des idéologies et d’un monde arabe sujet à des transformations géopolitiques importantes, quel est le rôle du cinéma aujourd’hui dans les pays arabes ?
Mohammad Malas : Tout d’abord, je trouve que ma génération n’a pas effectué son rôle convenablement face à la montée de la pensée extrémiste et la mouvance islamiste chez les jeunes. Aujourd’hui, le rôle du cinéma arabe c’est de se libérer de la censure politique et sociale afin de donner une image sincère susceptible d’impulser les forces vives existantes dans les pays arabes.