Peut-être parce que n’ayant jamais été un politique, la démagogie n’était pas son fort ; son leitmotiv était l’action. Honnête et intègre, il portait la morale et les valeurs des idéalistes et voulait continuer, à sa manière, sur la voie de son grand-père, mort en martyr pour défendre la mère patrie : notre Tunisie.
Vous l’avez compris, il s’agit de Slim Chaker, petit-fils du grand Hédi Chaker. Ce technocrate entré de plain-pied dans l’univers de la politique sans l’avoir jamais réellement voulu et décédé trop jeune -comme beaucoup de Tunisiens et trop tôt- d’un infarctus. Son cœur a lâché, on l’avait trop lynché !
Et pourtant, tout ce qu’il voulait était servir son pays et apporter sa petite pierre à l’édifice de la Tunisie après le 14 janvier !
L’incident de l’hôpital Sahloul le 29 septembre de 2017 a été déterminant dans la mise à mort de Slim Chaker, furieux suite à la destruction des équipements hospitaliers par des délinquants. Se rendant sur place, il avait déclaré que ce qui a été endommagé ne sera pas remplacé par manque de moyens.
Chargé du département de la Santé, le défunt avait commencé à préparer les dossiers sur des affaires de corruption touchant nombre de services et directions. Il était décidé à mener une guerre sans merci contre ceux qui privaient les Tunisiens démunis des soins de santé de qualité.
On n’en parle pas beaucoup, mais Slim Chaker a également été chargé du dossier des listes électorales de Nidaa Tounes pour les municipales, car il estimait de son devoir de choisir les meilleurs éléments pour qu’ils servent au mieux les contribuables qui ont trop souffert du laisser-aller des municipalités depuis 2011.
Les actions de Slim Chaker, son engagement et sa passion pour son travail ainsi que les différentes missions qu’il a menées l’ont épuisé mais ne lui ont pas épargné les petites combines minables de politiciens dénués de toute morale ou encore les campagnes de dénigrement et de diffamation touchant sa propre personne. Citoyen honnête et homme de devoir, il est mort alors qu’il participait à un marathon de sensibilisation sur le cancer, faisant fi de la fatigue de son cœur.
La mort lui a épargné de voir une Tunisie en pleine débandade gérée par des mafias venant de toutes part.
Au parti Nidaa Tounes, on n’en parle plus mais c’est le tribut de tout politicien suivant la maxime, le «Roi est mort, vive le Roi». La vie a repris ses droits au sein de sa grande famille aussi tout comme les fêtes. Ne dit-on pas que la vie reste plus forte que la mort ? Nos morts enterrés, nous passons à autre chose.
La douleur peut être ressentie et vécue de différentes manières.
Paix à votre âme cher Si Slim et fasse Dieu que ceux et celles qui vous aiment retrouvent un peu la paix et la sérénité depuis votre départ si brutal alors que vous serviez une si noble cause.
A.B.A
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