Tunisie : La réforme des caisses sociales est une procédure d’extrême urgence (Chahed)

Le Chef du gouvernement, Youssef Chahed a souligné vendredi, que la réforme des caisses sociales est une procédure d’extrême urgence, expliquant que ce système est en danger à cause de la situation financière qualifiée d’alarmante.

Chahed a ajouté, lors d’une séance plénière à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) consacrée à l’audition du gouvernement au sujet de la situation générale du pays, que les grandes difficultés rencontrées par les caisses sociales nécessitent près de 100 millions dinars par mois pour couvrir son déficit, chose qui est absolument impossible.

Ce déficit, a regretté le Chef du gouvernement a fortement influencé la qualité des prestations accordées par les caisses sociales aux citoyens.

Chahed a signalé, dans ce même ordre d’idées, qu’il demandera la semaine prochaine des partenaires sociaux, une position finale concernant le projet de décret portant sur la réforme de la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et le projet de loi relatif à la caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (CNRPS) avant de remettre le projet de loi devant le conseil des ministres pour adoption.

“Aujourd’hui, nous avon l’opportunité d’échanger les points de vue et de discuter, mais le jour de passer à l’action s’approche”, a déclaré Chahed, rappelant que les dettes des établissements publics envers les caisses sociales ont atteint près de 600 millions de dinars.

Les réformes doivent également concerner les établissements publics en crise, a encore souligné Chahed, estimant que la majorité souffrent d’une situation financière difficile.

Chahed a insisté, par la même occasion, sur l’impératif de préserver l’acquis du système de sécurité sociale enraciné en Tunisie depuis l’indépendance avec notamment la création de la CNRPS et de la CNAM, témoins, a-t-il dit, d’enracinement de la valeur de solidarité entre les générations.

Le gouvernement avait déjà entamé les réformes nécessaires, notamment après avoir imposé une cotisation sociale solidaire (loi de finances 2018) au profit des caisses sociales, mais, a-t-il estimé, cette mesure démeure insuffisante.

L’état assume un rôle social, en premier lieu, a encore affirmé Chahed, signalant que le programme de “Amen social” intégré au projet de loi soumis devant les députés se base sur le principe de soutien aux catégories vulnérables et s’articule autour de trois axes, à savoir un revenu minimum pour chaque famille tunisienne, une courverture sociale et sanitaire et une aide pour favoriser un logement décent.

Ce programme, a expliqué le chef du gouvernement stipule de favoriser un revenu minimum aux familles qui n’ont pas de revenu fixe (aucun membre de famille ne travaille) en mobilisant une allocation entre 180 et210 dinars. L’adoption de ce système permettra également une augmentation des pensions des retraités dont le nombre est estimé à 125 mille retraités (une augmentation allant de 120/150 dinars à 180 dinars), selon Chahed.

L’augmentation du budget consacré aux familles nécessiteuses (100 millions de dinars) a pour objectif de favoriser un revenu minimum garanti par la loi à chaque famille tunisienne.

Evoquant le volet santé, Chahed a signalé que l’objectif vers 2020, est d’assurer une couverture sanitaire à chaque tunisien citant à ce propos, le démarrage de la généralisation de la couverture sanitaire de base au profit des chômeurs.

S’agissant de l’aide aux familles pour bénéficier d’un logement décent, grâce aux programmes lancés par le gouvernement dont celui “premier logement” et “logement social”, une nouvelle mesure inscrite à la loi de finances permettra aux personnes à revenu non fixe de bénéficier d’un crédit de logement, a encore mis en relief Chahed.

Cette mesure offrira la possibilité à quelque 500 mille parmi les chauffeurs de taxis, les agriculteurs et les commerçants.. de bénéficier d’un crédit logement, a affirmé Youssef Chahed.