Des députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ont appelé, vendredi, la coalition au pouvoir à assumer la responsabilité de son échec, l’invitant à “ne pas chercher un bouc émissaire pour lui faire endosser cet échec”.
“Le fait d’imputer cet échec au système électoral voire au gouvernement est une induction en erreur délibérée de l’opinion publique”, expliquent-ils.
“La solution se réside pas dans la chute du gouvernement en place”, ont-ils estimé, faisant état d’un constat unanime de la crise économique sévère vécue par le pays et que les chiffres confirment”.
Intervenant vendredi, à l’occasion de la séance de dialogue avec le gouvernement, ces députés ont appelé à l’unité pour sauver le pays et trouver une issue favorable à cette crise notamment sur le plan économique.
“La réussite des élections municipales est une responsabilité qui incombe à tous”, ont-ils, par ailleurs, affirmé, soulignant l’importance de la stabilité politique dans la réussite de cette échéance électorale.
Cette idée a été corroborée par le député Habib Khedher (Ennahdha) qui estime que le succès des municipales est tributaire de la “paix sociale”.
Abdelaziz Kotti (Nidaa Tounes) a, pour sa part, indiqué que le gouvernement n’est pas en mesure de réussir dans le cadre du régime politique actuel qui, selon lui, devrait être réévalué.
De son côté, Slah Bargaoui (Machrou Tounes) a souligné la nécessité de ne pas faire de la surenchère en matière de patriotisme ni d’accuser certaines parties d’avoir retardé les élections municipales, eu égard au consensus fait autour de l’organisation des élections et du parachèvement du Code des collectivités locales.
Pour Zied Lakdhar (Front populaire), le discours du chef du gouvernement s’adresse aux parties qui le soutiennent afin que ces dernières continuent à l’appuyer et non au peuple tunisien.
“Le discours accusateur de trahison est devenu un discours classique pour le pouvoir”, a-t-il dit, critiquant la partie du discours qui s’adresse aux professeurs de l’enseignement secondaire et qui a comporté des menaces.
De son côté, Ghazi Chaouachi (bloc démocrate) a estimé que le régime politique actuel n’est aucunement responsable de la situation économique et sociale, affirmant que “faire porter la responsabilité de l’échec au régime électoral n’est qu’une tentative de dévier l’opinion publique de l’échec de la coalition au pouvoir”.
“Faire tomber le gouvernement n’est pas la solution. La Tunisie fait face à une crise économique difficile et il est du devoir de tous de sauver le pays d’une faillite”, a-t-il souligné.
De son côté, Salem Labyedh (bloc démocrate) a indiqué que “la classe politique à laquelle on a confié le pouvoir n’a pas été à la hauteur de cette mission et il est nécessaire d’éviter de trouver à tout prix un bouc émissaire”.
Pour Hager Bescheikh Ahmed (Afek Tounes), il est important de trancher la question des grèves et des syndicats, insistant sur l’impératif de parachever le processus d’installation des instances constitutionnelles.