Tunisie : Festival “Cinéma de la Paix” fête ses 18 ans sous le signe “cru, brutal et poignant”

“Cru, brutal et poignant” est le thème choisi cette année pour le festival “Cinéma de la Paix” qui revient dans une nouvelle édition, prévue du 13 au 18 mars 2018, à laquelle seront projetés neuf films.

La programmation de cette édition 2018 a été annoncée, au cours d’une conférence de presse tenue, jeudi, au cinéma Rio, à Tunis, qui abritera, également, la projection des films sélectionnés, avec deux séances quotidiennes prévues, dont la première à 15h et la seconde à 19h.

Auparavant, un film de 25 minutes avait été projeté dans lequel d’anciens memres du Festival et cinéastes issus des ciné-clubs de Tunis témoignaient de leurs expériences et difficultés ayant accompagné leur travail.

“Pour ses 18 ans, le festival ‘Cinéma de la Paix’ s’étalera sur six jours, après avoir été sur cinq jours durant l’édition précédente”, a annoncé Slim Ben Youssef, directeur du festival et président du ciné-club de Tunis.

Pour ce jeune festival organisé par le Ciné-club de Tunis, sous l’égide de la Fédération Tunisienne des Ciné-clubs (FTCC), un comité de sélection de six membres avait procédé au choix des neuf films retenus – dont la plupart sont sortis en 2017- parmi une liste de plus de 40 films proposés.

Ambitieux de voir évoluer cette manifestation cinématographique, les membres du festival ont aussi œuvré à élargir la sélection à 9 films, après les 7 films diffusés l’année précédente. La sélection initiale pour cette année prévoyait la diffusion de 12 films, mais les difficultés matérielles n’ont pas permis aux organisateurs de maintenir le programme dans son intégralité.

“Un changement de dernière minute nous a contraint, au cours des trois derniers jours, d’annuler trois projections prévues”, regrettent les membres du comité d’organisation qui tiennent à préciser que la tenue de ce festival a été rendue possible “grâce au bénévolat et à la passion pour le cinéma des différents intervenants.”

La préouverture du festival, une tradition instaurée en 2016, est prévue mardi 13 mars à travers une projection débat avec le film “Salo o le 120 Giornate di Sodoma” (Salo ou les 120 jours de Sodome) du réalisateur italien Paolo Pasolini, une œuvre de 117 mn sortie en 1975 qui est classée interdite aux moins de 18 ans.

Selon le directeur du festival, le film n’a été présenté en Tunisie qu’une première fois en 1984 par le ciné-club de Tunis et une seconde fois vers la fin des années 90.

Il a souligné que “le ciné club de Tunis reprend la projection de ce film avec la même audace et le courage qui anime ses membres et la volonté de créer le choc des thèmes abordés par le réalisateur”.

Le premier jour du festival verra aussi la diffusion, à 19h, du film d’ouverture “Taste of Cement” du réalisateur syrien, installé en Allemagne, Ziad Kalthoum. A la salle du Rio, abritant 700 sièges, le public cinéphile aura la possibilité de voir cette œuvre cinématographique qui n’a pas eu assez de visibilité sur grand écran en Tunisie.

Selon les organisateurs, de toute la sélection officielle du festival, ce film est le seul qui a déjà été diffusé dans des manifestations cinématographiques en Tunisie, à savoir les Rencontres du film documentaire, de Redeyef (RFDR) et une rétrospective au CineMadart à Carthage.

Outre les projections, des débats sont prévus dans le cadre d’ateliers d’analyse filmique avec des spécialistes et réalisateurs, invités du festival, dont Flaviano Pisanelli (universitaire italien de l’université Paul-Valéry Montpellier 3), Karim Sayad (réalisateur suisse d’origine algérienne) et le réalisateur tunisien Jilani Saadi. Cependant, la participation du réalisateur Syrien, Ziad Kalthoum reste incertaine “à cause des contraintes de visa”, ont fait savoir les organisateurs
La clôture verra un ciné-concert au cours duquel sera projeté le film “The trible ” (Plemya) qui est une œuvre écrite et réalisée par Miroslav Slaboshpitsky, sous les notes du musicien tunisien Oussema Gaidi.

Voici le programme complet avec mention du titre, réalisateur, pays d’origine et année de sortie:
– “Salo ou les 120 journées de Sodome” (Salo o le 120 Giornate di Sodoma) du réalisateur italien Paolo Pasolini, est une production de 117 minutes entre l’Italie et la France (1975)
– “Le Gout du Ciment ” (Taste of Cement) du réalisateur syrien Ziad Kalthoum, est une coproduction de 85 mn qui associe la Syrie, le Liban, l’Allemagne, les Emirats arabes unis et le Qatar (2017).

– “Leviathan” des réalisateurs Lucien Castaing Taylor (Anglais) et Verena Paravel (France) est une coproduction de 87 minutes, qui associe la France, la Grande Bretagne et les Etats-Unis d’Amérique (2012).

– “La cinquième Saison” de Jessica Woodworth (Etats-unis) et Peter Brosens (Belgique) est une coproduction, de 93 minutes, entre la Belgique, la France et les Pays-Bas (2012).

– “Ourobors” de la réalisatrice palestinienne Basma AlSharif est une coproduction entre la Palestine, la France, la Belgique et le Qatar (2017).
– “Des moutons et des Hommes” du réalisateur suisse Karim Sayed est un film coproduit par la Suisse, la France et le Qatar (2017).

– “Késkszakàllu” est un film écrit et réalisé par l’Argentin Gaston Solnicki (2016)
– ” Faute d’Amour ” (Loveless) du réalisateur russe Andrei Zviaguinstev est une coproduction de 127 mn qui associe la Russie, la France, la Belgique et l’Allemagne (2017)
– ” Ugly” du réalisateur ukrainien Juri Rechinsky est une coproduction de 90 mn entre l’Ukraine et l’Autriche (2017)