Le syndicat de la sécurité républicaine a qualifié de “piège tendu pour envenimer les relations entre le pouvoir judiciaire et les corps de sécurité” les évènements survenus lundi au tribunal de première instance de Ben Arous.
Dans une déclaration communiquée aux trois présidences, à certains ministres, responsables judiciaires et des présidents d’organisations de droits de l’homme, le syndicat a estimé que l’arrestation de cinq membres de la sécurité, dans l’affaire du détenu victime de violence, “s’est effectuée sous la pression de certains lobbies de la corruption, du terrorisme et de l’intimidation”.
La déclaration, signée par le secrétaire général du syndicat, Mohamed Ali Rezgui, dont une copie est parvenue à l’agence TAP, indique que “les membres des forces de sécurité étaient présents devant le siège du tribunal de Ben Arous pour assurer la sécurité du tribunal sur instructions administratives”.
Des membres des syndicats de sécurité se sont attroupés lundi soir devant le tribunal de Ben Arous pour exiger la libération d’un de leurs collègues arrêtés dans cette affaire, rappelle-t-on.
Commentant la déclaration rendue publique lundi par le conseil supérieur de la magistrature sur les incidents du tribunal, le syndicat a estimé qu’elle “ne porte ni date ni cachet administratif et de ce fait elle n’est qu’un simple manuscrit sans valeur”.
Le syndicat a également critiqué le rapport de l’instance nationale de lutte contre la torture sur sa visite au tribunal de première instance de Ben Arous portant sur un soupçon de torture à l’encontre d’un suspect de droit commun.
“La vérité qui saute aux yeux est que les actions de cette instance n’ont pas touché les agressions et les tueries des membres des institutions de sécurité et des militaires lors des attentats terroristes perpétrés en Tunisie après la révolution jusqu’à nos jours”, ajoute la déclaration.
Le tribunal de première instance de Ben Arous avait ordonné l’ouverture d’une enquête sur une violence présumée à l’encontre d’un détenu par un fonctionnaire public après une plainte déposée par l’avocat de la victime accusant cinq membres des forces de sécurité dont trois sont en garde à vue. Après interrogatoires, le juge instruction a autorisé de les remettre en liberté.
Plusieurs partis, organisations de droit de l’homme et instances des magistrats et des avocats ont fustigé les incidents du tribunal de Ben Arous, affirmant qu’ils “minent l’Etat de droit et des intuitions” et portent “atteinte à l’intégrité et à l’indépendance du pouvoir judiciaire”.