Le ministre de la Défense nationale Abdelkrim Zbidi a estimé lundi que la coopération militaire avec les pays africains et en particulier avec les pays du Sahel et du Sahara est faible. Une coopération qui revêt selon le ministre une importance particulière notamment dans le domaine des renseignements en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé transfrontalier.
La coopération avec l’Union européenne, en tant qu’espace régional de la rive nord de la Méditerranée demeure aussi “extrêmement limitée” et concerne principalement la migration irrégulière, a ajouté le ministre.
Auditionné lundi par la Commission Sécurité et Défense de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Abdelkrim Zbidi a indiqué que le département de la Défense a mis en place une stratégie globale pour promouvoir ses capacités opérationnelles devant l’émergence de nouvelles menaces non conventionnelles : terrorisme, crime organisé, contrebande et migration irrégulière.
L’accent a été mis, a-t-il souligné, sur l’amélioration des aptitudes professionnelles de toutes les forces de l’armée nationale en focalisant sur le volet des renseignements et la défense cybernétique. Il s’agit pour ce faire de s’inspirer des expériences des pays frères et amis en matière de lutte contre le terrorisme et dans le cadre de la coopération militaire bilatérale avec une vingtaine de pays.
Pour ce qui concerne les équipements visant à assurer la protection des militaires et faire face aux menaces non conventionnelles, le ministre a fait part de l’acquisition de casques balistiques, de gilets pare-balles, d’outils de détection de corps suspects, 120 chars de combat, 20 engins blindés anti-mines, 200 camions 4*4, 200 camions 6*6, 24 hélicoptères d’attaque et 8 hélicoptères d’appui (dont 4 d’ores et déjà acquis et 4 autres prévus en avril 2018).
Il s’agit également de l’acquisition de drones et d’avions sans pilotes dédiés à la surveillance et au renseignement, de stations radar et de caméras de surveillance qui seront progressivement généralisées dans tous les sites militaires.
Parmi les principaux projets de l’infrastructure de base, le ministre cite la réalisation d’une barrière de sable entre Ras Jédir et Borj El Khadra correspondant à 250 kms pour un coût d’environ 23 millions de dinars et un dispositif de contrôle électronique au niveau de la frontière sud-est pour un montant d’environ 7 millions d’euros. Ce projet est entré en service depuis le début de l’année. Un système de contrôle électronique est également en cours de réalisation dans 13 zones littorales allant de la frontière tuniso-libyenne à la frontière tuniso-algérienne pour un coût de l’ordre de 29 millions de dinars.