A l’occasion de la commémoration du décret beylical du 23 janvier 1846 abolissant l’esclavage en Tunisie, une table ronde ayant pour thème “L’abolition de l’esclavage en Tunisie, et après”, sera organisée le 23 janvier courant à partir de 14h30 à la cité des sciences à Tunis.
Organisée par le bureau du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH) et l’organisation internationale pour les migrations (OIM), en partenariat avec l’association M’NEMTY HEDUCAP, cette rencontre permettra d’aborder différentes thématiques liées à l’esclavage et de discuter et de croiser les regards sur le phénomène entre passé et présent dans le contexte tunisien, indique un communiqué rendu public par l’OIM.
Un premier panel permettra de discuter des formes contemporaines de l’esclavage telles que la traite interne et transnationale des personnes.
Afin de prévenir ces phénomènes, la Tunisie s’est d’ailleurs munie de plusieurs instruments juridiques dont la loi-organique 2016-61 du 3 août 2016 relative à la
prévention et à la lutte contre la traite des personnes et celle n° 2017 -58 du 26 juillet 2017 notamment son article 19. La première loi a donné naissance à une
instance nationale de lutte contre la traite des personnes dont la présidente, Rawdha Labidi, présentera à cette occasion, le mandat et le rôle de cette structure, ajoute le communiqué.
Selon la même source, le second panel sera consacré au lien entre l’esclavage et la discrimination raciale en Tunisie puisque la Tunisie s’est engagée à adopter une loi pénalisant cette pratique. Suite à une large et longue demande par la société civile et le comité de la Convention CERD, le projet de cette loi vient d’être déposé devant l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP). Ayant majoritairement touché la population noire, l’esclavage continue à alimenter avec d’autres facteurs le phénomène du racisme qui touche à la fois les noirs tunisiens et étrangers. Dans la manière de percevoir et de parler des noirs en Tunisie, on constate malheureusement que le référentiel de l’esclavage est encore présent, rappelle la même source.
Les intervenants du deuxième panel permettront de mieux comprendre l’histoire et la vie des noirs en Tunisie depuis l’abolition à nos jours notamment la dynamique entre abolition légale et sociale qui sera présentée par, Abdessatar Sahbeni, sociologue, précise le communiqué.