L’idée qui a germé depuis 1958 prend enfin forme après 59 ans: celle de la création d’une cinémathèque qui sera le lieu de mémoire et de l’avenir du cinéma tunisien.
A cet égard, une convention de partenariat a été signée mardi matin entre la cinémathèque qui siègera à la Cité de la culture et la Bibliothèque nationale de Tunisie (BNT) en vertu de laquelle la BNT apportera un appui logistique pour assurer la conservation et le traitement des films.
Rattachée au Centre National du Cinéma et de l’Image, elle constituera l’un des pôles attractifs de la Cité de la Culture dont l’ouverture est prévue en mars 2018.
La mise en place de ce projet, attendu par la corporation cinématographique, se concrétisera par la ratification de cette convention de partenariat avec la Bibliothèque Nationale qui assurera la conservation et la sauvegarde du patrimoine cinématographique.
Le protocole d’accord a été signé par Chiraz Latiri et Raja Ben Slama respectivement directrices du Centre National du Cinéma et de l’Image et de la Bibliothèque Nationale de Tunisie (BNT), lors d’un point de presse organisé mardi matin dans le cadre de la 28ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) et qui a été une occasion pour présenter la ligne éditoriale de la Cinémathèque Tunisienne ainsi que son programme d’action.
En vertu de cette convention, la BNT hébergera de façon temporaire, la cinémathèque Tunisienne, et procèdera à l’inventaire et à l’archivage des œuvres.
Cette convention qui marque l’acte de naissance, tant attendue, de la cinémathèque tunisienne, permettra aux acteurs institutionnels, professionnels et acteurs de la société civile, de concrétiser un rêve qui a préoccupé plusieurs générations. A cet effet, Chiraz Latiri a indiqué que ” le CNCI se tient, avec tous ses moyens, à la disposition de l’équipe du projet de la Cinémathèque, afin d’entourer ce grand projet qui va marquer un tournant dans l’histoire de l’audiovisuel et de l’image en Tunisie, de tous les facteurs du succès “.
Dans le même sillage, Raja Ben Slama a assuré que la BNT n’est que le giron qui permettra à ce projet de faire ses premier pas, en attendant son transfert à la Cité de la Culture. Elle a, par ailleurs, insisté à ce que le patrimoine cinématographique reste exclusivement la propriété de l’Etat.
Le cinéaste Hichem Ben Ammar, a, dans une communication, détaillé l’ensemble des étapes parcourues par ce projet depuis l’ère coloniale jusqu’à aujourd’hui. Il a, par ailleurs, présenté les axes du projet, le plan d’action et le programme de collecte et les partenariats en vue pour assurer la restauration et la numérisation des œuvres.
Prenant la parole, le cinéaste Mohamed Challouf a expliqué que la ” cinémathèque ne doit pas être uniquement composée de films tunisiens, mais aussi de films des cinémas du Sud “. Il a, également, considéré que la cinémathèque va changer progressivement notre rapport avec le patrimoine et influencer positivement notre éducation à l’image “.
Une cérémonie de signature de la dite convention a eu lieu à l’issue des interventions et en présence des directeurs des centres du cinéma et de l’image d’Egypte, du Maroc et d’Algérie et de plusieurs cinéastes africains. Une dernière annonce a été faite lors de cette cérémonie à savoir, l’idée de la création d’une fédération des centres arabes du cinéma et de l’image, qui jouit déjà d’un avis favorable de la tutelle et bénéficie de l’adhésion de principe de la Tunisie, du Maroc, de l’Egypte et de l’Algérie.