Le Mouvement ” Wafa ” a appelé mercredi l’ensemble des partis politiques, des défenseurs des droits de l’Homme, des structures syndicales et des différentes composantes de la société civile à adhérer à son initiative contre la criminalisation de la migration clandestine.
“La criminalisation de la migration clandestine s’oppose aux conventions internationales et aux dispositions de la Constitution”, a souligné le porte-parole du Mouvement, Sofiène Ben Salah, lors d’une conférence de presse.
“La Constitution tunisienne engage l’Etat à fournir un emploi aux jeunes et à leur garantir un minimum de dignité sociale”, a-t-il dit.
“Le 62e aliéna de la Convention signée entre la Tunisie et l’Union européenne prévoit aussi la non-criminalisation des migrants clandestins”, a-t-il encore indiqué.
“Les autorités tunisiennes ont choisi délibérément de ne pas appliquer les législations en vigueur. Elles ne font qu’agir à leur guise”, a-t-il regretté.
L’initiative du Mouvement Wafa pour la non-criminalisation de la migration clandestine ne signifie point l’encouragement des jeunes à adhérer à la vague de migration, mais elle vise plutôt à desserrer l’étau sur eux pour qu’ils ne tombent pas dans la délinquance, qu’ils risquent la prison ou qu’ils salissent leur casier judiciaire, ce qui rend difficile leur réintégration, a-t-il expliqué.
Pour le président du mouvement, Abderrahim Ayadi, l’abrogation de la loi portant criminalisation de la migration clandestine est un devoir national.
A ce propos, il a appelé le pouvoir judiciaire à suspendre l’application de la loi criminalisant la migration clandestine qui, a-t-il dit, s’oppose aux dispositions de la Constitution et aux conventions internationales en vigueur.
“Pour régler la question de la migration clandestine, le pays n’a pas besoin uniquement de solutions économiques et sociales, mais aussi d’une classe politique qui ne cherche pas à s’emparer des richesses du pays”, a-t-il lancé.