“Ouled Jellaba” de Rochdi Belgasmi le 10 novembre au Théatre Antoine Vitez d’Ivry sur Seine à Paris

Le danseur et chorégraphe tunisien Rochdi Belgasmi se produira le 10 novembre prochain au Théâtre Antoine Vitez d’Ivry sur Seine à Paris avec son spectacle “Ouled Jellaba “. Dans ce solo, Rochdi Belgasmi ressuscite le Tunis populaire et festif des années 20, ses chanteurs de cabaret, saltimbanques et danseurs travestis.

Les femmes n’ayant pas le droit de danser en public, les hommes s’emparaient des codes et des gestuelles féminins. Et la culture populaire encensait ces figures transgressives, à l’image d’Ouled Jellaba, alors très sollicité par le public de la Médina. La libération des femmes, leur accès à l’espace public et aux scènes, a marginalisé et exclu ces danseurs, devenus réprouvés et éloignés des lieux qu’ils avaient animés.

Au travers de cet étonnant personnage de danseur, jongleur, chanteur, le chorégraphe-interprète interroge les tabous liés au genre dans la danse et la société tunisienne.

Le public aura ainsi à découvrir à travers ce spectacle Tunis dans les années 20, à l’époque où les cafés chantants attiraient les foules avec des chanteurs, magiciens, acrobates et danseurs populaires. Des danseurs travestis y reprenaient des chorégraphies normalement dévolues à la gent féminine.

L’interdiction pour les femmes de danser en public ou dans les cafés chantants ouvrait un espace légitime à cette pratique du travestissement. Quand les femmes ont conquis le droit de danser et de chanter dans les cafés, ces danseurs travestis ont été ostracisés et relégués aux quartiers mal famés de Tunis. C’est à un de ceux-là que le chorégraphe tunisien Rochdi Belgasmi rend hommage dans Ouled Jellaba. Ce solo braque les lumières sur la question du genre et de la sexualité dans la pratique de la danse tunisienne.

Rochdi Belgasmi, racontera comment il a ré-ouvert une mémoire chorégraphique marginalisée et progressivement sombrée dans l’oubli, avec le désir d’interroger et d’éclairer le présent, en dialogue avec Hélène Marquié, maîtresse de conférences en études de genre à l’Université de Paris 8, spécialisée en danse, et également chorégraphe de dansecontemporaine.