On m’a toujours dit qu’il ne fallait pas croire un politicien mais je n’ai jamais imaginé que cela pouvait en arriver là.
Je n’ai jamais pensé voir un jour un député falsifier un document ou voir un député signer un document et revenir sur sa signature et accuser autrui de falsification comme cela est le cas dans l’affaire du recours contre la loi de réconciliation administrative.
Il faut dire que la chose est beaucoup plus grave que ne le pensent certains, même si cela s’apparente désormais à un sport devenu national en Tunisie, et que ce soit un député qui est revenu sur sa signature et a accusé son confrère de falsification ou si la falsification a vraiment eu lieu.
Ceci est d’autant plus grave que l’acte qui a été commis (que ce soit l’un ou l’autre des deux) l’a été par un député qui a prêté sermon devant Dieu et le Peuple, un député qui s’est engagé à être à la hauteur de la mission qui lui a été confiée par le peuple.
Ce qui est plus grave encore dans tout cette affaire, c’est que ce n’est plus un cas isolé puisque ce sont trois députés qui annoncent ne pas avoir signé et accusent leur(s) confrère(s) de falsification d’une manière explicite et par écrit dans une lettre adressée au président de l’ARP.
Ce qui est pire c’est que les députés sont supposés donner l’exemple au peuple.
Il ne faudrait pas que cette affaire débouche uniquement sur l’annulation du recours contre la loi de la réconciliation pour vice de forme car le nombre de signatures est insuffisant. Il faudrait que l’enquête à mener par l’ARP aboutisse à une plainte effective par l’ARP soit pour falsification de document officiel, soit pour accusations mensongère d’un représentant du peuple et à la radiation à vie des députés incriminés en les privant de tous les avantages liés à leurs mandats en tant que députés.
Il faudrait aussi, très rapidement, que la partie qui considère ne pas avoir fauté porte officiellement plainte contre l’autre, avant même que l’enquête de l’ARP ne soit ouverte. La partie qui considère avoir raison doit très rapidement avancer, montrer sa détermination et faire taire une fois pour toutes les rumeurs, car en attendant les résultats des enquêtes, les deux parties seront accusées de tous les torts en fonction de qui est avec qui, d’autant plus que ces deux actes sont punissables par la loi.
Il ne faudrait pas que cette affaire soit close sans qu’aucune mesure ne soit prise à l’encontre du député fauteur comme cela a été le cas de l’inconnu qui a accédé à l’enceinte de l’ARP et qui a prêté serment en lieu et place d’un député qui était absent. Un inconnu qui a pénétré l’ARP moyennant concours, assistance et complicité d’une autre personne, un député a priori, qui n’a pas été inquiété.
C’est l’impunité qui envenime les choses et qui pousse à commettre des abus.
Commentaire de MBM