Quatre membres de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) considèrent que les décisions prises en août dernier par l’instance sont illégales à défaut de quorum. Il s’agit de Oula Ben Nejma, Ali Radhouan, Slaheddine Rached et Ibtihel Abdellatif.
Dans une déclaration publiée mardi, ces membres déplorent “la prise de décisions unilatérales” ainsi que “la tenue de réunions illégales en l’absence du quorum requis”.
Les signataires ont ajouté que la présidente de l’IVD Sihem Ben Sedrine “qui cherche à imposer sous la menace ses décisions”, n’a pas répondu à leur demande d’accéder au contenu des recommandations issues des réunions.
Ils ont, en outre, critiqué l’acharnement de la présidente à affaiblir le conseil de l’instance et à violer son règlement intérieur, relevant que l’exclusion des membres des commissions et leur remplacement par des agents d’administration constitue une atteinte à l’indépendance de l’instance et compromet les travaux d’enquête et d’investigation.
Dans leur déclaration, les quatre membres dénoncent “une atteinte aux principes de la bonne gouvernance dans le traitement des dossiers”, affirmant leur attachement à la transparence et à une nouvelle répartition des responsabilités au sein de l’instance. Ils appellent le parlement à œuvrer au comblement de la vacance au sein du conseil de l’IVD dans les plus proches délais.
Un climat de tension prévaut depuis quelques temps à l’IVD en raison de différends éclatés entre la présidente et certains membres.
Dans un communiqué rendu public le 8 septembre 2017, l’Instance avait accusé les deux membres de l’Instance, Ibtihel Abdellatif et Seif Soudani ” d’avoir fait fuiter des documents internes et des données personnelles qui laissent croire que l’instance est rongée par la corruption financière et administrative.
Chose que les membres signataires de la présente déclaration ont rejeté en bloc. Ils ont démenti ” les allégations de complot ” contre l’instance pour la contraindre à suspendre les séances d’audition publiques des victimes d’exactions avec la complicité de Ibtihel Abdellatif, membre de l’instance et Seif Soudani chargé de l’information à l’IVD.
Selon eux, ces accusations sont infondées et tombent sous le coup de la loi pénale, tenant la présidente de l’IVD responsable des dangers que pourraient encourir les membres concernés.