Mahdia : Marche de protestation contre l’adoption de la loi sur la réconciliation administrative

Des partis et des organisations ont organisé dimanche à Mahdia (centre-est, environ 200 kilomètres au sud de la capitale Tunis) une marche de protestation contre l’adoption de la loi sur la réconciliation administrative qui sert, selon eux des “intérêts politiques étroits”.

Adoptée mercredi dernier en plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) avec 117 voix pour, 9 voix contre et une seule abstention, ce projet de loi fait face, depuis 2015, à une large opposition de la société civile, de plusieurs organisations, partis politiques et personnalités nationales.

Proposée par la présidence de la République et soumise au parlement depuis juillet 2015, la loi de réconciliation administrative, initialement appelée “loi de réconciliation économique et financière”, a suscité une large polémique ce qui a conduit à reporter plusieurs fois son adoption.

Selon Mahmoud Dhouib (bureau régional du Front populaire), plusieurs composantes de la société civile rejettent l’adoption de cette loi et attendent que soit formé un recours en inconstitutionnalité.

Pour lui, “cette loi a été massivement rejetée il y a maintenant deux ans car elle n’est d’aucune utilité pour le citoyen et vise à blanchir les corrompus et à imposer la réconciliation avec eux sans l’approbation du peuple”. Le mouvement de protestation continuera jusqu’à l’invalidation de cette loi, a-t-il affirmé.

Zied Mbarek (Union de la jeunesse communiste de Tunisie, organisation de jeunesse du parti des travailleurs) a estimé, quant à lui, que la loi sur la réconciliation administrative est préjudiciable au processus de transition, favorise la corruption, l’impunité et la dissimulation de la vérité.