“La Tunisie se trouve à un tournant dangereux où la loi et la constitution sont bafouées et la logique de la force prédomine”, ont estimé mercredi, les députés de l’opposition, en allusion au projet de loi sur la réconciliation administrative.
Ces derniers s’exprimaient lors d’une conférence de presse, donnée après la levée de la plénière de ce mercredi à l’assemblée des représentants du peuple (ARP).
Le président du bloc parlementaire du Front populaire (FP), Ahmed Seddik a qualifié l’attachement des députés de la coalition au pouvoir de passer outre l’avis consultatif du conseil supérieur de la magistrature (CSM) de “démonstration de force”.
Selon lui, “des projets de lois urgents à l’instar du projet de loi relatif aux terres agricoles dont la vocation à été changée par le président déchu et mal acquises par les hauts responsables, n’ont pas bénéficié du même enthousiasme et intérêt requis”.
“Plusieurs hauts responsables de l’Etat que le parti au pouvoir soutient dans le cadre d’une éventuelle réconciliation seraient impliqués dans des affaires de corruption actuellement soumises devant la justice”, a-t-il ajouté.
“L’opposition ne lésinera pas sur les moyens pour contrer la loi sur la réconciliation administrative”, a-t-il encore assuré.
De son côté, le président du bloc démocratique, Salem Labyedh a fait état de “l’unanimité populaire pour reconnaître qu’il s’agit là d’une loi corrompue dont l’adoption constituerait une atteinte au parlement et au peuple tunisien”.
Le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur a levé une deuxième fois la séance vers le coup de 15h après que les députés de l’opposition aient interrompu le cours de cette séance consacrée à l’examen du projet de loi sur la réconciliation administrative.
Les députés de l’opposition ont, depuis le démarrage de la plénière, manifesté à maintes reprises leur attachement à l’avis consultatif préalable du CSM pour faire passer ledit projet de loi.
Après avoir obtenu gain de cause avec une première suspension des travaux de la plénière, les députés de l’opposition se sont mis à scander en boucle l’hymne national lors de la lecture du rapport de la commission de la législation générale, contraignant Ennaceur à suspendre une deuxième fois la séance.