La pièce chorégraphique “Déesses et Démones” de Blanca Li (Espagne) et Maria Alexandrova (Russie) qui a été présentée mercredi soir au théâtre de plein air de Hammamet dans le cadre de la 53 ème édition du festival international de Hammamet (FIH), est un spectacle de danse qui se déroule dans une sorte de boîte à lumière mouvante et vivante.
Deux interprètes d’exception qui, tour à tour, deviennent déesses et démones pour envoûter le public en le transportant dans l’espace infini de la danse.
Habillées par des stylistes modélistes de renommée à l’instar d’Alaïa, de Gaultier, de McCartney et de Théallet, la paire, dans un écrin technologique à même de donner corps aux mythes, se cabre, virevolte, s’enveloppe, se détache, se casse, se terrasse, s’embrasse, s’assoit, se déçoit, s’ignore, se voit éclore, se brise, se frise, se défrise, se trémousse, se pousse, se repousse, se fait, se défait, s’étreint, déteint, fait la noce de sang et la guerre et paix, ou du moins tente d’y parvenir.
A la grâce redoutable d’une danseuse russe classique, s’oppose l’élégance d’une danseuse espagnole contemporaine. Elles se ressemblent physiquement mais s’opposent techniquement. Tout est donc préparé pour mettre en valeur une dualité complémentaire mais contrastée, comme dans le yin et le yang, comme pour une vision du monde qui ne tolère pas les compromis.
“Déesses et démones” s’allie par ailleurs aux technologies des arts visuels et numériques pour créer certaines illusions d’optique jouant sur la dichotomie du noir et du blanc. Et c’est ainsi que l’œil perd de son assurance et le cerveau se demande si le corps qu’on discerne sur scène est bien réel ou s’il est une projection, dans les deux sens du terme.