Une enveloppe de 560.000 euros sera allouée au titre de l’année 2017 par le Fonds d’aide à la coproduction d’œuvres cinématographiques tuniso-françaises, destiné aux producteurs des deux pays pour la réalisation de longs-métrages de fiction, de documentaires et d’animation, dont le nombre sera entre 4 à 6 films.
Le lancement d’appel à projet pour bénéficier des subventions de ce fonds piloté par le Centre national du Cinéma (CNC, France) et le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), est prévu pour le début du mois de juillet prochain alors que la clôture de l’appel à projets est prévue pour le mois de septembre.
Une première réunion de la commission de sélection, composée de trois membres nommés par le CNC et trois membres nommés par le CNCI, aura lieu pendant les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) début novembre 2017. La liste des projets de films sélectionnés sera publiée avant la fin de l’année en cours.
Pour la première année de ce fonds étalée sur trois ans (2017-2018-2019), la contribution du CNC s’élève à 400 000 euros et celle du CNCI à 160 000 euros (au cours actuel). L’appui financier aux coproducteurs sera accordé par le CNC du côté français et par le CNCI pour les coproductions tunisiennes et attribué sur une base sélective par décision commune, après avis de la commission professionnelle.
Les grandes lignes de ce fonds ont été annoncées, mardi à l’auditorium de l’Institut français de Tunisie (IFT), au cours d’une conférence de presse tenue par Christophe Tardieu, directeur général délégué du CNC (France), et Fethi Kharrat, directeur général du CNCI (Tunisie), en présence de l’ambassadeur de France à Tunis, Olivier Poivre d’Arvor.
Selon Fathi Kharrat, les films éligibles aux subventions sont les longs-métrages dont la durée est supérieure ou égale à 60 minutes précisant que ce fonds s’ouvrira pour la première fois sur les films d’animation, ceux de fiction et de documentaires. Il a parlé d’une “convention très flexible” puisqu’il y aura une évaluation tous les ans au terme desquelles de nouvelles clauses peuvent être rajoutées, d’un commun accord entre la partie tunisienne et française.
Christophe Tardieu, a déclaré que “le quota de dépenses qui doit être effectué par les producteurs de l’un des deux pays est de 20 pc”, alors que “le seuil de la subvention à la production ne devrait pas dépasser les 40 pc du budget du devis du projet (tel qu’il est en vigueur en France)”.
Interrogé sur de potentielles subventions d’aide à l’écriture, le responsable du CNC a estimé que “les dispositifs d’aide à l’écriture (scénario) sont fondamentaux pour la réalisation d’un bon film”. S’agissant d’un fonds d’aide à la production sur trois ans, Tardieu a fait état de mécanismes de soutien d’aide spécifique à l’écriture pour les deux prochaines années, estimant que “la cinématographie tunisienne est l’une des plus prometteuses du moment” insistant sur cet outil commun entre la Tunisie et la France, “la langue qui permettra de s’associer et de soutenir des projets dans l’intérêt de nos cultures et du cinéma”.
Selon lui, “ce fonds est le premier à se mettre en place à cette hauteur là dans un pays francophone”, souhaitant de le voir s’étendre “à tout le Maghreb (Maroc, Algérie)” tout en annonçant qu’un autre fonds sera créé pour “l’Afrique subsaharienne d’ci la fin de l’année”.
Pour l’ambassadeur français, ce fonds est “un outil pour ceux qui y en ont besoin, parmi les professionnels du cinéma, des deux côtés de la méditerranée”. Mettant en évidence la volonté de son pays à mettre en place des outils au service des créateurs tunisiens dans le cinéma, l’ambassadeur a déclaré que le cinéma tunisien a prouvé au cours des dernières décennies que c’est “un grand cinéma dont les succès ne sont pas à démontrer”.
La convention relative à ce Fonds d’aide à la coproduction d’œuvres cinématographiques a été signée le 9 février 2017, entre le CNC et le CNCI, lors de la visite en Tunisie de l’ex-ministre française de la Culture, Audrey Azoulay.
Les grands axes, de cette convention ont déjà été présentés au pavillon tunisien, en marge du 70ème festival de cannes. Ce fonds bilatéral destiné à accompagner la le 7ème art tunisien et favoriser l’échange cinématographique entre les deux pays vient s’ajouter à d’autres mécanismes d’aide à la production cinématographique en Tunisie.
Le texte de la convention qui s’inscrit dans le cadre de l’accord de coproduction conclu entre la France et la Tunisie en 1994, et les conditions d’octroi des subventions seront publiés, incessamment, sur les sites des deux organismes tunisien et français.