Mort du lieutenant Mohamed Toujani  : «Jusqu’à quand ces zones nous coûteront des vies?»

Très tôt ce matin, lundi 12 juin, Mohamed Toujani, un jeune lieutenant à la fleur de l’âge, est passé de vie à trépas suite à l’explosion d’une mine antipersonnel, à son passage, au Kef. Un martyr de plus dans un pays où nous restons, à ce jour, impuissants à trouver une solution radicale au terrorisme dans notre pays.

C’est ce qui explique la réaction du parti Al Wifak excédé par l’incapacité des maîtres des lieux en Tunisie à se débarrasser du poison terrorisme qui s’est propagé à la vitesse de la lumière depuis 2011 grâce aux sportifs de haut niveau qui logeaient dans nos montagnes et y résident encore sans qu’on ait pu les démanteler définitivement.

«Notre armée perd un jeune officier des suites de ses blessures après l’explosion d’une mine. Plus que jamais revoir les défaillances en cours et notamment la relation du commandement politique avec le commandement militaire. Plus que jamais arrêter les discours bateau qui n’ont plus de sens. Encore une fois un responsable doit être jugé sur ses faits et résultats. Cet officier en plus du drame humain pour sa famille, ses proches, ses amis, a nécessité une formation de 6 ans après le bac. Des mesures concrètes, urgentes, efficaces doivent être prises. 6 ans que ces zones identifiées, isolées, nous coûtent des vies humaines», déplore Mustapha Saheb Ettabaa du parti Al Wifek qui a sorti un communiqué de presse titré: «Notre pays agonise dans un silence assourdissant». Il dénonce ainsi l’incapacité des autorités sécuritaires à protéger nos forces armées des attaques terroristes et des mines antipersonnel, c’est-à-dire ces charges explosives conçues et placées pour être déclenchées au passage de personnes.

«Il y a certainement une défaillance quelque part, déplore Saheb Ettabaa, et il revient aux autorités de tutelle de remédier à cette situation désastreuse. Les décideurs politiques doivent impérativement trouver des solutions définitives à ces drames et cela ne se fera que par une volonté de fer et en donnant des ordres clairs aux responsables militaires. Chaque responsable doit être tenu par une obligation de résultats et s’engager sur des résultats précis et vérifiables».

Le président du parti Wifek dénonce les mauvaises approches appréhendées par l’Etat dans le traitement d’un phénomène aussi dangereux que celui du terrorisme qui sévit depuis des années dans nos montagnes: «Le mont Chambi et d’autres sont occupés depuis 6 ans dans un pays indépendant doté de grandes compétences qui ont la capacité de ratisser ce mont de bout en bout en l’espace d’un moi, de le nettoyer et de planter le drapeau national au sommet. Les temps sont venus pour oser une opération militaire de haut volet, qui redonnera à nos concitoyens de l’espoir. Grands temps de mettre fin à toutes formes de laxisme et de passivité. La politique de l’autruche ne sert absolument à rien, notre capacité de résistance et notre patriotisme sont la seule alternative pour sauver notre pays».

Pour y arriver, il faut une véritable volonté politique et oser prendre les bonnes décisions aussi douloureuses soient-elles.

Amel Belhadj Ali