” Au moins 352 amnistiés n’ont pas jusque-là perçu leurs indemnisations “, a indiqué Mohamed Kamel Gharbi, membre du bureau exécutif du Réseau tunisien pour la justice transitionnelle (RTJT).
” Ces amnistiés disposent de tous les documents justifiant leur droit de toucher des avances sur leurs indemnisations “, a-t-il expliqué lors d’un atelier organisé mardi par le RTJT sur la mise en œuvre du décret-loi d’amnistie générale n°2011-1.
” Après la suppression du ministère de la justice transitionnelle sous le gouvernement de Habib Essid, l’ensemble des dossiers ont été transférés en avril 2016 au ministère des affaires sociales “, a-t-il ajouté.
” Le transfert de ces dossiers a ralenti le processus de réparation de certains amnistiés “, a-t-il poursuivi.
Certains amnistiés n’ont pas encore été intégrées dans la fonction publique, alors que d’autres attendent ” la construction de leur cursus professionnel ” pour pouvoir obtenir une pension de retraite digne, a-t-il encore souligné, rappelant que le nombre des amnistiés s’élève à plus de 12 000.
” Si la volonté politique existe, l’Etat tunisien pourra fermer le dossier des amnistiés d’ici la fin de l’année 2017 “, a-t-il dit.
” La réussite de la transition démocratique est étroitement tributaire à la réussite de son processus de justice transitionnelle ” a-t-il tenu à préciser.
Selon Abdelmajid Mesbahi, chef de service au ministère des finances, 150 amnistiés ont été réintégrés dans plusieurs structures du département.
Incarcérée en 1991, Saloua Bejaoui qui était présente à l’atelier a dit avoir bénéficié de l’amnistie générale et intégré un établissement public.
” En 2013, j’ai été intégrée dans un établissement public après avoir été incarcérée en 1991 et placée sous surveillance administrative pendant 12 ans “, a-t-elle raconté.
Kamel Taghouti, une autre victime de l’ancien régime a dit regretter que sa situation ne soit pas encore régularisée.