Les participants au colloque international sur “Le phénomène du terrorisme à travers le discours médiatique: Les références, les représentations et les espaces vides” ont affirmé, jeudi, que le public récepteur n’est pas capable de déchiffrer le discours médiatique traitant du sujet.
Pour les chercheurs, la couverture médiatique du terrorisme se caractérise par son équivocité et par le choix d’un angle étroit et restreint, ce qui affecte d’une manière négative le récepteur dans sa prise de position vis-à-vis de la matière présentée.
Les intervenants ont dans ce sens mis l’accent sur la responsabilité des intervenants dans le champ médiatique, soulignant l’impératif de couvrir les événements terroristes avec professionnalisme, objectivité et neutralité.
Evoquant les problématiques posées dans ce colloque, l’universitaire Moncef Ayari a mentionné l’absence d’une définition internationale précise du “terrorisme” et d’un traitement médiatique professionnel du terrorisme dans le monde arabe.
Pour Ayari, “Les médias arabes doivent atteindre l’étape de l’efficacité dans le traitement des événements à caractère terroriste sans pour autant tomber dans le piège de la propagande terroriste”.
Et d’ajouter: “Le colloque est une opportunité d’échange entre journalistes, académiciens et experts sur le traitement médiatique du terrorisme afin d’adopter une pratique journalistique responsable qui s’éloigne de la propagande en transmettant les faits terroristes sans exagération ni désinformation”, a-t-il ajouté.
De son côté, l’universitaire Sadok Hammami a fait savoir que depuis la révolution, les médias tunisiens ont appris de leurs erreurs lors de la couverture d’événements terroristes et ils sont devenus vigilants quant au risque de propagande en faveur des terroristes.
“Dans le cadre d’un travail autocritique et grâce à la mise en place de plusieurs initiatives, le traitement médiatique du terrorisme a évalué dans les médias tunisiens qui se sont éloignés de reproduire la propagande terroriste”, a-t-il estimé.
La chercheuse Faten Bellagha a pour sa part invité les participants à respecter la déontologie journalistique dans le traitement du terrorisme, regrettant le manque de sessions de formation destinées aux journalistes dans le domaine du traitement médiatique du terrorisme.
Elle a en outre souligné l’utilité d’intégrer ces sessions dans le cursus académique de l’Institut de Presse de Tunis afin de s’adapter à la réalité sociopolitique et économique du pays.
Organisé par l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information de Tunis et le bureau de la fondation Konard-Adenauer à Tunis, ce colloque international se déroulera sur trois jours (13, 14 et 15 avril 2017) à Gammarth.
Ses travaux s’articulent autour de 4 axes : l’impact des spécificités sémiotiques du discours médiatique sur les modes de réception, les stratégies sécuritaires et le discours médiatique, la publicité idéologique des acteurs médiatiques et les espaces vides et les règles de concurrence et le piège des stratégies de propagande en faveur des terroristes.