Un atelier sur la participation et la représentation des femmes dans les médias a été organisé, mercredi à Tunis, à l’initiative du ministère chargé des Relations avec les Instances Constitutionnelles, la Société Civile et les Droits de l’Homme en partenariat avec le Conseil de l’Europe.
Dans une allocution à l’ouverture de cette rencontre tenue à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la Femme, Mehdi Ben Gharbia, ministre des Relations avec les Instances Constitutionnelles, la Société Civile et les Droits de l’Homme a souligné qu’en dépit des transformations qu’a connues le paysage médiatique en Tunisie après le 14 janvier 2011 au niveau du traitement des sujets relatifs aux femmes, les médias continuent de véhiculer une image stéréotypée de la femme.
Il a appelé les professionnels des médias à adopter une nouvelle approche lors du traitement des questions ayant trait aux femmes, une approche s’appuyant sur le principe de la citoyenneté et de l’égalité homme-femme.
“Nos médias sont capables, aujourd’hui, d’aider la société tunisienne à rompre avec les stéréotypes dominants ” a affirmé Ben Gharbia, soulignant que cette approche permettra de “promouvoir un discours rationnel permettant la révision de notre héritage socioculturel selon le principe de l’égalité Homme/Femme”
Evoquant la présence de la Femme dans les médias en Tunisie, Hamida El Bour, PDG de l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP), a mentionné que 60% des journalistes et 70% des étudiants de l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information de Tunis sont des femmes.
Cependant, a-t-elle dit, la représentativité de la femme dans les médias demeure faible.
Selon un rapport élaboré par la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) sur la représentation de la femme dans le débat public, la femme reste sous-représentée avec 11% des femmes qui accèdent aux débats publics et 0,38% des experts intervenant dans les médias, a déclaré à l’agence TAP, Samira Hammami, responsable du monitoring au sein de la HAICA.
Selon le même rapport, moins de 10% des femmes députés sont représentées dans les médias, a fait savoir Hammami, signalant que la femme reste sous représentée (moins 8% ) que les hommes dans les émissions radiophoniques de l’après-midi.
La présence de la femme reste liée à des sujets sociaux et culturels, a regretté l’experte avant de souligner, à ce sujet, que la femme est sous représenté dans les questions des affaires étrangères, sécuritaires, économiques ou politiques.
Soukeina Bouraoui, directrice du Centre de la Femme arabe pour la Formation et la Recherche (CAWTAR) a passé en revue les “combats” de la femme tunisienne pour ses droits reconnus et inscrits dans le Code du Statut Personnel, précisant, que le combat se poursuit pour la reconnaissance de la pleine égalité hommes-femmes.
Au cours de cet atelier, des experts dans l’approche genre, des journalistes, des animatrices et des professionnels des médias ont témoigné et débattu des difficultés et obstacles liés à la promotion des Droits de la Femme et son image dans les médias. Les intervenants ont souligné, à ce propos, le rôle des médias dans la consolidation de l’égalité Homme/Femme et ont appelé à œuvrer pour une meilleure représentativité de la femme à travers la sensibilisation des journalistes à l’approche genre.