Abid Briki : J’ai décidé de démissionner car ils m’ont retiré toutes mes prérogatives

“J’ai décidé de démissionner car ils m’ont retiré toutes mes fonctions”, a déclaré vendredi l’ancien ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance, Abid Briki. Il a indiqué que les grands dossiers de réforme et à caractère structurel ont été transférés aux services de la présidence du gouvernement.

S’exprimant en conférence de presse à Tunis, il a énuméré les dossiers qui, a-t-il relevé, ont été à l’origine de son différend avec la présidence du gouvernement, en plus de la divergence des vues sur la méthode de travail.

Samedi dernier, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a démis Abid Briki de ses fonctions dans le cadre d’un remaniement ministériel partiel.

Abid Briki n’a pas respecté les usages gouvernementaux, s’était-il justifié lors d’un entretien accordé à une chaîne de télévision privée.

Selon Abid Briki, ses initiatives relatives à la réforme de l’administration et de la fonction publiques ainsi qu’aux Caisses sociales et au Fonds de subvention sont restées lettres mortes.

Il a ajouté être parvenu, après plusieurs tentatives, à un accord avec le gouvernement sur le départ volontaire à la retraite à l’exception des militaires et des sécuritaires étant donné la situation dans le pays, regrettant le transfert de ce dossier au conseiller du chef du gouvernement chargé des dossiers économiques.

Abid Briki s’est dit également étonné de voir le dossier de la réforme administrative confié aux services de la présidence du gouvernement.

Il a indiqué avoir préparé une vision globale sur la réforme des entreprises publiques avant d’être surpris par la décision de privatisation de trois banques publiques sans être consulté ni informé.

Sur un autre plan, le ministre limogé a affirmé détenir “des dossiers de corruption” en rapport avec la douane, le secteur de la friperie et le corail.

Une semaine après son limogeage, Briki a révélé le non-acquittement par un nombre d’importateurs des droits et taxes de douane exigibles. “Le montant des droits et taxes non-acquittés est énorme. L’un des importateurs est lourdement endetté auprès de la douane. Ses dettes s’élèvent à 211 millions de dinars”, a-t-il révélé.

Briki a dit avoir proposé le blocage des codes en douane de ces importateurs jusqu’à la régularisation de leur situation, mais sa proposition a été traitée avec indifférence.

En conclusion, Abid Briki a salué l’attitude de Khalil Gharfiani qui a refusé de le succéder à la tête du ministère de la Fonction publique qu’il a qualifié de “raisonnable et patriotique”.

Ce dernier avait déclaré vendredi avoir pris sa décision “en tenant compte de l’intérêt du pays et afin d’éviter une éventuelle crise”.