L’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) a adopté, mardi, la loi N°49/2016 portant dispositions spécifiques relatives à la consécration de l’obligation d’accès à la formation professionnelle initiale, avec 112 voix.
Cette loi s’inscrit dans le cadre de l’ouverture du secteur de la formation professionnelle aux mineurs décrocheurs et a pour objectif de les assister jusqu’à l’âge de 18 ans en l’intégrant dans le système de la formation professionnelle.
Tout en soulignant l’importance de cette loi au niveau économique et social, les députés ont soulevé, lors de cette séance plénière, les problèmes au sein du secteur de la formation professionnelle appelant, à ce propos, à renforcer la formation des ressources humaines et à créer des sections régionales de l’Agence Tunisienne de la Formation Professionnelle afin de mieux suivre les centres de formation professionnelle dans les régions.
Dans son intervention, Imed Hammami, ministre de la formation professionnelle et de l’emploi, a indiqué que l’adoption de la loi portant consécration de l’obligation d’accès à la formation professionnelle initiale mettra en place une stratégie claire pour l’impulsion de l’insertion des déscolarisés dans un milieu institutionnel capable d’absorber cette catégorie vulnérable selon ses spécificités socioéconomiques, ses aspirations et ses compétences.
Hammami a admis que les programmes du ministère et les mécanismes mis en place dans le domaine de la lutte contre le décrochage scolaire ont échoué, estimant que cette nouvelle loi aidera à promouvoir l’insertion cette catégorie en leur assurant l’école de la deuxième chance.
Il a tenu à souligner que la loi inflige des sanctions financières à l’encontre du parent qui s’abstient d’inscrire son enfant décrocheur à une formation professionnelle.
“Cette loi souligne aussi le caractère coopératif entre l’Etat et les différents ministères intervenants pour assurer le droit de cette catégorie”, a-t-il encore affirmé.
La mise en application de la loi portant sur la consécration de l’obligation d’accès à la formation professionnelle initiale débutera à partir de la prochaine année scolaire dans les régions les plus sinistrées par le phénomène de le décrochage scolaire à l’exemple des gouvernorats de Kairouan, Sidi Bouzid et Kasserine en attendant sa généralisation dans la plupart des gouvernorats, a souligné le ministre, précisant que cette généralisation sera accompagnée par la création de nouveaux centres de formation professionnelle.
En Tunisie, le décrochage scolaire touche annuellement 100 mille jeunes en particulier ceux issus des régions intérieures.