Des médecins internes et résidents des Facultés de médecine de Tunis, Sousse, Monastir et Sfax ont organisé, jeudi, une marche de protestation pour réclamer une loi organique propre à leur catégorie, et qui détermine la responsabilité médicale “pour protéger le médecin”.
La marche a démarré devant la Faculté de médecine de Tunis en direction de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), au milieu d’un dispositif sécuritaire important, a constaté la journaliste de l’agence TAP.
Les manifestants, au nombre de 2000 selon la police, ont entonné l’hymne national et scandé des slogans demandant la révocation de la ministre de la Santé Samira Meraï. Ils ont dénoncé la “nonchalance” de l’autorité de tutelle qui, selon eux “n’assume pas ses responsabilités pour mettre un terme à la dégradation des conditions professionnelles dans les hôpitaux publics”.
Le secrétaire général de l’organisation tunisienne des jeunes médecins, Jed Henchiri, a déclaré à l’agence TAP que le projet de loi organisant le travail des internes est prêt depuis des années “mais l’autorité de tutelle continue sa politique d’atermoiement pour le soumettre au Parlement”.
Et d’ajouter: “Les internes et les résidents travaillent dans des conditions déplorables et avec des moyens et des équipements très limités, ce qui les soumet à de grandes pressions qui se répercutent sur la qualité des services dispensés aux patients”.
Il a en outre estimé que “la situation a pris un grave tournant après l’arrestation [garde à vue, ndlr] d’une résidente à Sousse après la mort d’un nourrisson, exigeant que “ce genre de pratiques cessent immédiatement”.
Une grande polémique a été suscitée par l’affaire d’un bébé prématuré, né au CHU de Sousse le 3 février, déclaré mort-né par une résidente de garde, mais qui était bien vivant selon les éléments de l’enquête légale divulgués à la presse, mardi, par le porte-parole du tribunal de première instance de Sousse 1.
Ce dernier a affirmé que le bébé est “né vivant” et que “son dossier médical a été manipulé”.
La résidente en question a été placée en garde à vue en attendant les résultats de l’enquête, puis libérée sous caution lundi.