Le Secrétaire général de la Confédération Générale Tunisienne du Travail (CGTT) Habib Guiza a déclaré, vendredi, avoir retiré le dossier déposé devant l’Instance Vérité et Dignité (IVD) sous le numéro 0101-028143 pour “réhabilitation avec renoncement à la réparation matérielle”.
Contacté par l’agence TAP, Guiza a pointé du doigt les critères “non objectifs” adoptés par l’IVD dans le choix des témoins présentés lors de la 6e séance d’audition publique, tenue jeudi soir, et consacrée aux événements du 26 janvier 1978.
“La sélection des témoignages était au service de motifs politiques”, a clairement accusé Guiza.
Il explique en outre, dans un communiqué dont la TAP a eu copie, que le retrait du dossier “intervient après sa prise de conscience de l’instrumentalisation politique du militantisme syndical par l’IVD”.
De son côté, Seif Soudani, chargé de communication à l’IVD, s’est abstenu à répondre aux accusations adressées à l’Instance, qualifiant l’attitude du syndicaliste d'”irresponsable” et ayant pour objectif de “perturber le bon déroulement de la séance d’audition”.
La séance des auditions publiques des victimes de violations des droits de l’Homme, organisée par l’IVD, jeudi, a été consacrée aux victimes des événements du 26 janvier 1978, connu sous le nom de “jeudi noir”, et dont on commémorait hier le 39e anniversaire.
Le 26 janvier 1978, l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (UGTT) a annoncé une grève générale dans le pays, la première du genre après l’indépendance. Des affrontements violents entre les syndicalistes et les forces de l’ordre avaient fait 52 morts et 365 blessés, selon les sources gouvernementales de l’époque.