Des députés, constitutionnalistes, acteurs de la société civile et représentants des syndicats sécuritaires ont affirmé l’impératif de prendre toutes les mesures légales nécessaires contre Hizb Ettahrir.
Le constitutionnaliste Amine Mahfoudh a déclaré, à l’agence TAP, que le chef du gouvernement est appelé à déposer une requête judiciaire afin de dissoudre Hizb Ettahrir.
Il a estimé que les déclarations des dirigeants de Hizb Ettahrir doivent être considérées comme des preuves à charge, ainsi que son règlement intérieur et ses principes contraires à la République et aux institutions de l’Etat.
Il a rappelé que le décret loi de 2011 relatif aux partis permet à l’Etat tunisien de défendre sa démocratie et accorde au chef du gouvernement de formuler une requête judiciaire pour dissoudre tout parti qui enfreint la loi ou représente un danger pour la paix sociale.
Pour sa part, le député du Front populaire, Aymen Aloui, a appelé le ministère public à enquêter sur les propos de certains dirigeants de Hizb Ettahrir.
Pour lui, les propos formulées par un des dirigeants de Hizb Ettahrir sur l’inexistence d’un Etat tunisien (ndlr : ” il n’y a pas un Etat qui a pour nom la Tunisie “, avait-il dit) sont ” des déclarations contraires à la Constitution et aux lois tunisiennes “.
” Ces personnes ne croient ni en la patrie, ni en l’Etat et ni à la démocratie “, a-t-il dit.
Avis partagé par la députée de Afek Tounes, Rim Mahjoub, qui appelle le chef du gouvernement à assumer ses responsabilités et à s’opposer aux déclarations des dirigeants de Hizb Ettahrir.
Elle a insisté sur la nécessité de protéger les agents du ministère de l’Intérieur contre les extrémistes, en empêchant ce parti de menacer la paix sociale.
Des personnalités éminentes de la société civile et des syndicats ont appelé, dans une pétition ouverte et dont copie est parvenue, jeudi, à l’agence TAP, à ” l’interdiction de Hizb Ettahrir dont l’existence même est contraire à la Constitution tunisienne “.
Ils appellent toutes les forces vives à œuvrer en vue d’interdire ce parti ” qui désire précipiter le pays dans l’obscurantisme “.
Le parti Al-Massar a, pour sa part, dénoncé les déclarations d’un parti qui appelle à la désobéissance sécuritaire, le qualifiant de mouvement anticonstitutionnel (…) qui menace la paix sociale et blanchit le terrorisme “.
Il appelle le gouvernement et les autorités judiciaires à appliquer la loi avec rigueur contre ce parti.
Lundi dernier, Mohamed Naceur Chouikh, membre du bureau politique de Hizb Ettahrir, a déclaré sur les ondes de Radio Jawhara FM ” Il n’y a pas un Etat qui a pour nom la Tunisie (…) elle n’existe réellement que sur le papier “, affirmant qu’ ” il ne reconnait pas la Tunisie ” en tant que pays.
De son côté, le bureau exécutif du Syndicat national des forces de sécurité intérieure a, dans une déclaration, publiée vendredi 13 janvier, appelé à dissoudre Hizb Ettahrir pour incitation à la violence contre les sécuritaires.
Le syndicat a, en outre, condamné les déclarations du parti à propos des Tunisiens de retour des zones de conflit, dans lesquelles ” les terroristes ont été qualifiés de moudjahidines “, estimant que ces déclarations sont ” dangereuses et appellent à la désobéissance civile et au blanchiment du terrorisme “.