6e anniversaire de la révolution : Des partis politiques dressent le bilan

Plusieurs partis politiques ont publié, ce samedi, des déclarations à l’occasion du 6e anniversaire de la révolution du 14 janvier 2011 dressant un bilan de 6 ans après la révolution de la liberté et de la dignité et de la chute du régime Ben Ali.

Pour le Mouvement Ennahdha, le peuple tunisien est parvenu en six ans à préserver son choix démocratique, sécuriser son parcours et instaurer les fondements de la 2e République.

“Le peuple tunisien et les forces de la sécurité et de l’armée se sont unis contre le terrorisme et ont œuvré à mettre en échec ses plans”, s’est-il félicité.

Le parti a, cependant, regretté que les réalisations en matière de développement, d’emploi et de justice sociale ne soient pas à la hauteur des attentes légitimes du peuple tunisien et des jeunes.

Le Congrès pour la République (CPR) a, pour sa part, estimé que le peuple tunisien célèbre le 6e anniversaire de la révolution dans un contexte de crise politique accentuée, marquée par la dissolution du parti vainqueur des élections de 2014, la baisse de tous les indicateurs économiques, les tensions sociales et par la récurrence des rassemblements pacifiques dans les régions en protestation contre les politiques du gouvernement et son incapacité de répondre aux revendications et aux promesses.

La coalition au pouvoir est responsable de la détérioration de la situation économique et sociale dans le pays, a déploré le parti, dénonçant un manque de volonté politique pour maîtriser la corruption et débloquer la situation économique.

Selon le CPR, la présidence de la République a ” échoué dans le dossier diplomatique et fait mainmise sur l’action gouvernementale et législative entravant le processus d’instauration des instances constitutionnelles et l’organisation des élections municipales “.

De son côté, le Parti des patriotes démocrates unifié (PPDU) a affirmé que le processus de la révolution se poursuit. “Il est mené par les catégories sociales démunies et les régions défavorisées et marginalisées ainsi que par les forces politiques et civiles qui sont attachées aux objectifs de la révolution”, a-t-il ajouté.

Les gouvernements qui se sont succédé après le 14 janvier ont ” aggravé les conflits internes de la coalition au pouvoir “, a estimé le PPDU. Ils n’ont fait que ralentir le processus d’instauration des instances constitutionnelles, notamment le Conseil supérieur de la magistrature, blanchir les symboles de l’ancien régime et des takfiristes, tenter de clore les dossiers des assassinats politiques et financer les réseaux terroristes et faciliter le voyage des jeunes dans les foyers de tension, en Libye et en Syrie.

Pour le parti Al-Massar, six ans après la révolution du 14 janvier, “la Tunisie souffre toujours des conséquences du régime autoritaire et d’une grave déviation des objectifs réels de la révolution plongeant le pays dans une espèce de “bousculade sociale”.
Il faudrait une révision radicale du plan de développement, a-t-il estimé, soulignant que la priorité doit être donnée à la lutte contre la corruption et la contrebande.

Pour le parti des travailleurs, la vague de mouvements populaires à Meknassi, Ben Guerdane, Kasserine et dans d’autres régions confirme que la révolution se poursuit “malgré tous les complots orchestrés de l’intérieur et de l’extérieur du pays”.

Un changement n’est possible qu’à travers l’adoption d’un programme politique, économique et social global et la prise de mesures immédiates et opérationnelles afin d’éradiquer la contrebande, l’évasion fiscale et la corruption, souligne le parti.