Evolution de la consommation et du trafic de drogue en Tunisie

Le ministre de l’Intérieur Hédi Majdoub a fait état, mercredi, d’une évolution notable de la consommation et du trafic de drogue en Tunisie.

” Quelques 5744 affaires de stupéfiants ont été enregistrées en 2016 contre 723 seulement en 2000 “, a-t-il ajouté lors de son audition par la commission de la législation générale au Parlement sur le projet de loi organique relatif aux stupéfiants.

Selon le ministre, les jeunes et les élèves sont plus souvent impliqués dans ces affaires. Leur nombre est passé de 213 en 2012 à 475 en 2016.

“Malgré les chiffres “alarmants” sur la consommation de drogues en Tunisie, la vigilance de l’institution sécuritaire est de mise, a assuré Majdoub.

Le ministre a, dans ce contexte, rappelé que le projet de loi organique relatif aux stupéfiants présenté par le ministère de la Justice comporte plusieurs points positifs, particulièrement en ce qui concerne le volet préventif citant, à ce propos, la création d’une commission nationale au ministère de la Santé chargée de la prise en charge et de l’encadrement des toxicomanes outre l’obligation de soins.

Les députés ont pointé, dans leurs interventions, la faiblesse du volet répressif dans les affaires de drogues et l’absence d’incrimination qui ne manquera pas d’encourager le trafic et la consommation de stupéfiants.

Ils ont, également, souligné l’impératif d’accorder un intérêt particulier aux établissements scolaires, s’interrogeant sur la promptitude du département de l’Intérieur pour contenir ce phénomène.

En réponse, Majdoub a déploré le manque de moyens relatifs à la lutte contre la consommation et le trafic de stupéfiants.

” Le ministère traite cette question dans le cadre du budget alloué à la sécurité générale “, a-t-il dit, rappelant que la priorité a été accordée, ces dernières années, à la lutte anti-terroriste.

La commission de la législation générale avait auditionné, la semaine dernière, le ministre de la Justice Ghazi Jribi et la ministre de la Santé Samira Marai afin de se pencher sur les volets juridique et curatif du projet de loi relatif aux stupéfiants.

Les membres de la commission ont par ailleurs démenti l’information relayée auprès de l’opinion publique selon laquelle le Parlement serait sur le point d’adopter la loi pour la légalisation de la consommation de stupéfiants, notamment le cannabis.