Des centaines de Tunisiens (800, selon des sources sécuritaires), se sont rassemblés dimanche à l’Avenue Habib Bourguiba, en signe de protestation contre le retour des terroristes des foyers de tension.
Une manifestation organisée à l’initiative du Collectif Citoyens Tunisiens, en présence d’un important déploiement sécuritaire.
Les manifestants déploraient les déclarations qu’ils ont qualifiées de ” graves ” et de ” catastrophiques ” de nombre de politiciens au sujet du retour des Tunisiens de Syrie, de Libye, d’Irak et autres zones de conflits attisés par les organisations terroristes Daech et Al Qaida.
Le président de l’association ” identité de la résistance ” Chemseddine Roussi, un des organisateurs, a affirmé à l’agence TAP que le Collectif regroupe des citoyens apolitiques. Ils se sont réunis aujourd’hui pour protester contre le retour des Tunisiens des foyers de tension, ce qui constituent un danger pour la sécurité nationale et régionale, a-t-il soutenu.
Selon lui, la Tunisie qui ne dispose pas des mécanismes et lois nécessaires au traitement de ce dossier, doit saisir la cour pénale internationale pour les juger.
Bochra Mosbahi, membre du bureau exécutif de l’Union nationale de la femme tunisienne estime, de son coté, que la Tunisie, fait face, aujourd’hui, à un grand danger qui pourrait mener à sa ” somalisation “.
Et d’expliquer que ces terroristes qui ont combattu dans les rangs de Daech peuvent se rassembler dans des cellules dormantes à l’intérieur du pays et menacer sa stabilité.
Pour la représentante de l’organisation des femmes patriotes démocrates Leila Ghrairi, le retour des Tunisiens en vertu de ” la loi du repentir ” élargira le spectre des menaces du terrorisme en Tunisie et ailleurs et mettra en péril la vie d’innocents dans les quatre coins du monde.
Le Collectif citoyen avait annoncé mercredi dernier au cours d’une conférence de presse le lancement d’un plan d’action visant la sensibilisation des citoyens et des pouvoirs politiques quant aux conséquences du retour des terroristes tunisiens.
Il s’agit de la création de trois commissions qui œuvreront, notamment, au renforcement de la coopération judiciaire avec les pays concernés par ce fléau pour classer les terroristes traitres de la patrie, l’amendement des articles 54 et 57 de la loi antiterroriste en levant la restriction sur les délais d’écoute et d’infiltration.
Créé le 14 décembre 2016, le collectif a organisé le 24 décembre un rassemblement de protestation devant le siège de l’ARP pour exprimer le refus catégorique du retour des terroristes radicalisés, entrainés aux combats de rue et aux attentats terroristes.