Dans le cadre des festivités marquant la 6e Journée du Martyr, une conférence intitulée “Le martyr: Histoire et Devoir de mémoire” s’est tenue, samedi, à Kasserine, avec la participation de juristes, d’avocats et de représentants de la société civile.
Des citoyens et des familles de blessés et martyrs de la révolution de la région de Kasserine y ont, également, pris part.
Dans son intervention axée sur “Les lacunes procédurales dans l’affaire des blessés et martyrs de la révolution”, Me Béchir Mannoubi Ferchichi, a estimé qu’il aurait été plus opportun de traiter les procès relatifs aux affaires des blessés et martyrs de la révolution devant les tribunaux civils plutôt que par la justice militaire.
Selon lui, l’affaire des blessés et martyrs de la révolution est forcément du ressort de la loi sur la justice transitionnelle. L’Instance Vérité et Dignité est ” la principale garante ” des droits des victimes, a-t-il dit.
Si ce dispositif échoue, ” la révolution tunisienne sombrera et il n’y aura pas de démocratie “, a-t-il estimé.
Dans une déclaration de presse, en marge de la conférence, la présidence de l’IVD, Sihem Ben Sedrine, a affirmé que la responsabilité de l’instance envers les blessés et martyrs de la révolution est une ” responsabilité d’une importance capitale “.
Elle a exhorté ” les différentes parties et les institutions de l’Etat à conjuguer leurs efforts avec ceux de l’IVD pour la réussite de ce processus “.
D’autre part, des représentants de la société civile et des citoyens ont estimé que la révolution tunisienne ” n’a pas encore porté ses fruits “, et ce malgré le nombre de gouvernements qui se sont succédé, sept au total “.
” A Kasserine, rien n’a changé “, ont-ils estimé. ” La situation a plutôt empiré à tous les niveaux et le chômage s’est élevé “. Les revendications des jeunes pour l’emploi sont restées lettre morte, selon eux.
Toutes les mesures décidées après la révolution, dont les dernières remontent à janvier 2016, ne sont que ” slogans creux ” et ” vaines promesses “, ont-ils regretté.