Le retour des terroristes des foyers de tension, le traitement de ce dossier et ce que prévoit la législation à ce sujet ont été au centre d’une conférence, samedi à Tunis, organisée par le Centre d’études Islam et démocratie (CSID).
Pour Lotfi Nabli (Nidaa Tounes), “cette question est complexe, mais il ne faut pas pour autant l’éluder”, rappelant que le départ de Tunisiens vers les foyers de tension c’est fait avec l’aide de parties influentes en Tunisie”.
Pour lui, le danger provient aussi de l’intérieur du pays, notamment pour les personnes ayant des contacts avec les terroristes à l’étranger et qui sont difficiles à identifier.
Fatma Mseddi (Nidaa Tounes) a, pour sa part, estimé que la Constitution garantit le droit des Tunisiens et non pas ceux qui ont abandonné leur pays et choisi de prêter allégeance à l’organisation terroriste Daech.
A contrario, Samir Dilou (Ennahdha) a souligné la nécessité d’adopter une approche nationale où l’Etat, et non les partis politiques, traite le dossier de ces terroristes revenus des foyers de tension.
“Le problème du retour des terroristes tunisiens réside dans la méthode de traiter ce dossier et pas uniquement dans ce que prévoit la loi à ce sujet car on ne peut pas les obliger à rester à l’étranger ou obliger un autre pays à les garder”, a-t-il dit, estimant qu’il “faut faire face à cette question afin de connaître leur nombre et ensuite les classifier”.
Selon Dilou, le retour des terroristes permettra aussi de “connaître la vérité et de collecter des informations sur les
personnes se trouvant dans les zones de conflits et sur les affaires des assassinats politiques encore ouvertes car les témoignages de ceux-ci peuvent s’avérer essentiels”.
Selon l’avocat seifeiddine Makhlouf, la question du retour des Tunisiens est un faux problème. Pour lui, il s’agit d’une réalité qui exige, d’une part, d’effectuer un diagnostic et, d’autre part, d’être traitée sur le plan législatif.