Plusieurs témoins et victimes de violations des droits humains ayant témoigné lors des audiences publiques, tenues mi-novembre dernier, subissent des menaces, a confié, jeudi, la présidente de l’Instance Vérité et Dignité, Sihem Ben Sedrine.
Elle a, dans ce sens, appelé les ministères de la Justice et de l’Intérieur à soutenir les efforts de l’IVD visant à protéger les témoins et victimes contre les risques encourus et à poursuivre en justice les personnes qui les menacent pour garantir la réussite des mécanismes de la justice transitionnelle.
Ben Sedrine qui s’exprimait, jeudi, dans le cadre d’une conférence sur le thème ” Les juridictions spécialisées : un mécanisme de lutte contre l’impunité ” a estimé que la loi sur la justice transitionnelle exige la mise en place d’un programme pour la protection des témoins et victimes des violations des droits humains au niveau de l’instance d’une part, et de la justice spécialisée d’autre part.
Elle a ajouté que la loi relative à la justice transitionnelle en Tunisie prévoit plusieurs mécanismes pour combattre l’impunité et restituer aux victimes leurs droits, dont la création de juridictions spécialisées.
De son côté, la directrice adjointe des programmes du Centre international de la justice transitionnelle (CITJ), Myriam Roccatello, a estimé que l’Instance Vérité et Dignité et les juridictions spécialisées sont, en cette étape, des mécanismes indispensables pour faire appliquer les dispositions de la loi sur la justice transitionnelle et agir face aux agressions méthodiques.
La loi sur la justice transitionnelle permettra au citoyen de retrouver confiance dans les appareils de l’Etat après une période de despotisme et d’injustice, a-t-elle dit.
La conférence est organisée par le CITJ et l’Ordre national des avocats.