Les auditions publiques de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) reprendront les 16 et 17 décembre. Dix nouvelles victimes s’exprimeront publiquement, sur les faits de torture commis lors des évènements du pain (1984) ainsi que sur des exemples de procès inéquitables et de contrôle administratif ayant conduit au suicide.
Elles témoigneront, également, de cas de corruption financière et des violations ayant marqué les évènements ayant suivi la révolution de 2011.
La présidente de l’IVD, Sihem Ben Sedrine a expliqué jeudi au cours d’une conférence de presse à Tunis, que l’instance présentera au fur et à mesure toutes les formes de violations, perpétrées à travers l’histoire à l’instar des évènements de Bab Souika, l’affaire des Yousséfistes, l’affaire de la chevrotine à Siliana…
La sélection des victimes tient compte de la période où ont eu lieu les violations, de l’étendue et de l’intensité de la violation ainsi que de la capacité de la victime à s’exprimer publiquement, a précisé Ben Sedrine.
Il convient de rappeler que l’IVD a retenu 18 périodes durant lesquelles des violations ont été commises à commencer par le renversement du régime beylical en 1955, jusqu’à 2013.
En réponse à une question, Ben Sedrine a fait savoir que l’instance a jugé inefficient la confrontation entre la victime et le tortionnaire, tenant à préciser que le but des séances publiques étant de réhabiliter la victime. La protection des tortionnaires relève également de la responsabilité de l’instance, a-t-elle fait observer.
Sur un autre plan, la présidente de l’IVD a indiqué que l’instance examine la proposition de consacrer une séance d’audition aux syndicalistes.
Elle a par ailleurs annoncé que toutes les dépenses de l’IVD seront publiées après les auditions publiques sur son site électronique.
Les premières séances d’audition publiques se sont déroulées les 17 et 18 novembre dernier au Club Elyssa à Sidi Bousaid.