L’examen de l’affaire du journaliste Lotfi Laamari a été reporté au 23 janvier 2017 à la demande de la défense, a déclaré Me Abdessattar Massoudi, membre du collectif de la défense.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Me Messaoudi a indiqué que la défense a demandé le report de l’audience devant le juge d’instruction en raison de la grève ouverte des avocats, entamée ce lundi.
“Le juge d’instruction a accepté la demande de report”, a-t-il précisé.
Le collectif de la défense avait demandé, une première fois, lundi dernier, le report de l’affaire pour “permettre à leur client ainsi qu’à la défense de prendre connaissance des éléments du dossier et d’organiser la défense”, selon Me Messaoudi.
Il avait, dans une déclaration à l’agence TAP, lundi dernier, précisé que son client a été convoqué pour être entendu sur la base des dispositions de l’article 128 du Code pénal. Celui-ci dispose que “est puni de deux ans d’emprisonnement et de cent vingt dinars d’amende, quiconque par discours publics, presse ou tous autres moyens de publicité, impute à un fonctionnaire public ou assimilé des faits illégaux en rapport avec ses fonctions, sans en établir la véracité”.
Le ministère public avait, aupravant, ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire concernant les déclarations du journaliste Lotfi Laâmari sur l’affaire de l’assassinat de Lotfi Nagdh, coordinateur régional de Nidaa Tounes à Tataouine. Tous les mis en cause dans l’affaire de Lotfi Nagdh ont bénéficié d’un non-lieu.
Le porte-parole de Tribunal de première instance de Tunis et du Pôle judiciaire antiterroriste, Sofiene Selliti, avait déclaré, vendredi 18 novembre, à l’agence TAP que “les déclarations du journaliste ont nui à la justice”, ajoutant qu’un juge d’instruction au Tribunal de première instance s’est chargé de l’enquête.
Selon Selliti, le ministère public s’est, aussi, engagé à prendre les mesures nécessaires pour poursuivre en justice des députés ayant fait des déclarations portant atteinte à la justice et remettant en cause sa crédibilité et son impartialité.Il a estimé que de telles déclarations sont susceptibles de monter l’opinion publique contre le pouvoir judiciaire.
Lors de son intervention à une émission de télévision sur la chaîne privée Al-Hiwar Ettounsi, Lotfi Laâmari a déclaré que “le verdict rendu dans l’affaire de Lotfi Naguedh a humilié le peuple (…) l’institution judiciaire est minée par la corruption (…) la justice tunisienne est en grande partie corrompue et politisée (…) Aujourd’hui, les ligues de protection de la révolution commettent des assassinats et la justice libère”.