Les députés de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) ont approuvé, vendredi, tard dans la nuit, le budget du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique pour l’exercice 2017, avec 84 voix pour, 2 contre et 10 abstentions.
Plutôt dans la soirée, les élus avaient examiné le projet de budget du ministère et adressé des questions au ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Slim Khalbous.
En réponse aux interventions des députés, le ministre a affirmé que la commission de réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a achevé le travail d’identification des lacunes et problèmes du secteur, la seconde phase étant celle des solutions à court et à moyen terme.
La réforme touchera quatre axes majeurs: La politique générale du ministère, les problèmes de l’enseignement supérieur, les difficultés de la recherche scientifique et la question des services universitaires, a indiqué le ministre.
“Le ministère a abordé la réforme en suivant une approche scientifique basée sur la gouvernance de l’administration et des établissements universitaires, l’ouverture sur l’environnement en toute transparence, l’adoption de la culture des normes et la consécration du dialogue”, a-t-il affirmé.
Il a, en outre, mis l’accent sur l’importance de la réforme pédagogique, à travers une vision claire pour la formation et l’évaluation des formateurs.
S’agissant de la baisse du nombre d’étudiants, Khalbous a estimé qu’il ne s’agit pas d’un indicateur négatif, considérant qu’elle permettra, au contraire, d’assurer la qualité des diplômés qui seront mieux encadrés.
Le véritable problème, a-t-il en revanche concédé, ce sont les disparités régionales. Plusieurs universités ont du mal à attirer les étudiants en raison d’une mauvaise implantation ou d’un mauvais choix des filières, qui ne respectent pas les spécificités de la région, a-t-il expliqué.
Abordant le problème des professeurs vacataires, Khalbous a précisé que les contrats d’une bonne partie d’entre eux sont arrivés à terme. Le nombre croissant des doctorants a contribué à l’amplification de ce problème, a-t-il fait remarquer, précisant que le ministère pense intégrer ces compétences dans d’autres secteurs, en dehors du système de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, leurs centres de recherches étant incapables de tous les accueillir.
Revenant sur le dossier des professeurs agrégés, le ministre a indiqué qu’un accord a été passé avec leur syndicat et un arrêté relatif à leur situation professionnelle sera signé prochainement.
Le ministère travaille, également, sur la révision d’un arrêté datant d’octobre 2013 et relatif à la qualité de chercheur, a indiqué le ministre, ajoutant qu’il permettra, à son application, de régulariser la situation de plusieurs personnes.
Slim Khalbous a, par ailleurs, annoncé une augmentation de la bourse universitaire (actuellement de 60 dinars), qui sera portée à 100 dinars en 2017, et 120 dinars en 2018.
Au sujet de la qualité des services universitaires, il a déclaré que la situation “n’est pas si catastrophique qu’on le dit”, affirmant que “les restaurants universitaires assurent 75 mille repas par jour pour les étudiants et le personnel universitaire. Aucune infection ou épidémie n’a été rapportée, même si nous admettons que la qualité du service diffère d’un restaurant à l’autre, et nous œuvrons à y remédier”.
Il a, en outre, indiqué que son département négocie, actuellement, pour que la taxe de 6% imposée sur les foyers privés ne soit pas à la charge de l’étudiant.
Quelque 220 mille étudiants sont inscrits dans les universités publiques en Tunisie, contre 30 mille dans le privé. “L’université publique reste la référence, et la qualité reste un critère essentiel pour investir dans l’enseignement privé”, a-t-il dit.
Dans le volet de la Recherche scientifique, le ministre a fait savoir qu’une étude structurelle sur le secteur est en cours de réalisation, ajoutant que tous les directeurs généraux en charge de ce dossier ont été changés. Une conférence sera consacrée à ce sujet, les 15 et 16 décembre, a-t-il encore indiqué.
Il a, en outre, fait noter que “la Tunisie est le premier pays africain dans le domaine de la production scientifique, avec 6 mille articles publiés par an”, ajoutant que plusieurs pays ont exprimé le vœu de collaborer avec la Tunisie dans ce domaine, dont les partenaires classiques comme la France et l’Allemagne, mais encore de nouveaux partenaires comme la Chine.