La Tunisie ne tolérera plus les violations des droits de l’homme “, a affirmé, jeudi à Tunis, la présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), Sihem Ben Sedrine à l’occasion du démarrage des premières auditions publiques des victimes de violations graves commises entre 1955 et 2013.
” C’est un événement marquant dans l’histoire de la Tunisie “, a lancé Ben Sedrine à l’ouverture des séances d’audition ajoutant que ce jour revêt une importance majeure non seulement pour les Tunsiens mais également pour le monde entier.
Ben Sedrine a indiqué que les auditions organisées par son Instance visent à éclairer l’opinion publique sur la dictature de l’Etat qui n’a épargné aucune famille politique. ” Il est, aujourd’hui, légitime de s’interroger sur le transfert des établissements de l’Etat en un terrible outil de dictature, a-t-elle souligné.
Deux ans et demi après sa mise en place, l’Instance Vérité et Dignité avait reçu plus de 65 000 plaintes. Quelque 12 000 séances d’audition ont été tenues à huit clos dont six ont été sélectionnées pour être présentées, ce jeudi, a tenu à préciser Ben Sedrine.
Les premières auditions publiques des victimes de violations des droits de l’Homme avaient démarré, jeudi soir au club “Elyssa” à Sidi Bousaid, banlieue nord de Tunis.
Selon la présidente de l’IVD, le choix de ce lieu, symbole des soirées privées de l’ex-première dame de Tunisie, Leila Ben Ali, a été inspiré de l’expérience allemande qui jugeait les nazis dans les lieux phares du nazisme.