L’Instance Vérité et Dignité (IVD) exige une réunion à huis clos avec la commission des martyrs et blessés de la révolution et de la mise en œuvre de l’amnistie générale et de la justice transitionnelle, a souligné, lundi, la présidente de l’Instance Sihem Ben Sedrine.
” De telle réunion devrait se dérouler à huis clos pour préserver le secret professionnel et la vie privée des victimes “, a-t-elle ajoutée au cours d’une réunion avec les membres de la commission des martyrs et blessés de la révolution, tenue, à l’Assemblée des représentants du peuple et consacrée à la présentation du rapport de l’IVD pour l’exercice 2015.
La présidente de l’IVD a affirmé que cette rencontre sera l’occasion de présenter les témoignages des victimes qui avaient déposé leurs dossiers auprès de l’Instance et de répandre aux ” rumeurs ” sur des présomptions de corruption, diffusées par des membres démissionnaires ou limogés de l’IVD.
Interrogé sur la lenteur de l’Instance dans le traitement des dossiers, le président de la commission d’arbitrage et de réconciliation au sein de l’IVD, Khaled Krichi, a imputé la responsabilité de ce blocage au ministère de l’Intérieur dans la mesure a-t-il dit où le département s’oppose, catégoriquement, à la remise des archives nécessaires relatives aux violations et dépassements.
” Sans archives, l’IVD ne peut pas avancer “, a prévenu le président de la commission.
Intervenant, le député Ali Ben Salem (Nidaa) a appelé la présidente de l’Instance à tenir une conférence de presse pour éclairer l’opinion publique sur les origines du conflit au sein de l’IVD.
Un an déjà, l’Instance a tenu quelque 1938 séances d’audition dont 351 séances urgentes réalisées par des équipes composées d’experts juridiques sociaux et psychologiques.
Selon une étude réalisée par l’IVD, 84% des victimes qui ont déposé des dossiers auprès de l’instance cherchent la redevabilité et 75% d’entre eux réclament que lumière soit faite sur la vérité.