“Silence”, un film d’animation, pour la première fois aux JCC

silenceDans la ville de “Ghabra”, le Libanais Chadi Aoun dessine dans son film “Silence”, l’image d’une cité cosmopolite dans les pénombres, toute en noir et blanc, des visages et de grands yeux curieux, regardent et observent un système de propagande où toute liberté est censurée et toute rébellion est interdite par la répression.

Cette fiction de 15 minutes a fait son entrée dans la compétition des courts-métrages des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) qui introduisent pour la première fois le genre d’animation dans le festival.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Chadi Aoun a tenu à signaler que l’avantage du film d’animation c’est qu’il permet au réalisateur de diriger les personnages comme il veut en les faisant bouger sans pour autant être obligé d’avoir un grand budget. L’autre avantage, est que c’est un genre rare-mis à part en Asie, Corée du Sud et Japon- qui mérite d’être préservé dans le monde entier, dès lors que l’animation est en train d’aller plutôt vers la 3D.

Loin de surfer sur la vague d’actualité dans le monde et spécialement les pays de la région, le film renvoie à “un système démocratique défaillant devenu comme une mascarade entre sectarisme, racisme et guerre, même dans les pays occidentaux”.
La touche de pessimisme dans le film vient comme un cri de l’intérieur “que le cinéaste estime aborder en partant de la situation dans son pays Le Liban”.

Après un travail de près de sept ans, le film, sorti en février 2016, a remporté le premier prix lors de sa projection en première mondiale au festival du film de Beyrouth en juin dernier.
Depuis sa sortie au Liban, le film a déjà été sélectionné dans plusieurs festivals de films aux Etats Unis d’Amérique et en Amérique du Sud. Après les JCC, il sera au D’ok Leipzig en Allemagne et aux Sommets des cinémas d’animation à Montréal (Canada), au Med film festival à Rome, à Doha (Qatar) et au Dubaï film Market.

Un autre court métrage d’animation du libanais Ely Dagher “Vagues de 1998 ” (Waves ’98), est également en lice parmi les 19 courts-métrages en compétition officielle.