La commission administrative nationale de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a souligné, dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion, mardi, que les mesures que le gouvernement envisage de prendre dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2016 ou du budget de l’Etat pour l’exercice 2017 constituent “une atteinte aux droits des travailleurs et des catégories nécessiteuses”.
“Ces mesures continueront à bénéficier à certaines catégories qui ont, longtemps, profité de privilèges mais qui n’ont rien apporté de positif pour servir le pays”, lit-on dans le document de l’UGTT.
La commission administrative a réitère son refus de la proposition du gouvernement relative au report du versement des majorations salariales convenues antérieurement, estimant, que cette proposition porte atteinte à la crédibilité des négociations, ne respecte pas la Déclaration de Carthage et menace la stabilité sociale. La commission administrative, met en garde contre toute mesure unilatérale pouvant être prise à cet égard.
Elle, a par ailleurs appelé au démarrage des négociations sociales dans le secteur privé au titre des années 2016 et 2017, soulignant que “tout nouveau retard ne fera que détériorer davantage le pouvoir d’achat des salariés, menacer la stabilité sociale, et approfondir la crise économique dont souffre le pays”.
La commission administrative appelle le gouvernement à accélérer la mise en œuvre des accords signés avec l’UGTT, le traitement des dossiers en suspens et la révision du Salaire Minimum Garanti (SMIG).
Par ailleurs, la commission administrative a réitéré son attachement aux priorités contenues dans la Déclaration de Carthage pour sauver l’économie du pays et résoudre les questions sociales à travers la lutte contre la corruption et la contrebande et l’intégration du secteur informel dans l’économie du pays.
Il s’agit, aussi, de combattre l’évasion fiscale, d’instaurer une justice fiscale et de recouvrer les dettes de l’Etat et de ses institutions.
“L’UGTT qui est consciente de la gravité de la crise économique que traverse le pays et de ses répercutions néfastes sur l’ensemble du peuple en général et sur les catégories démunies en particulier, affirme qu’il faut, impérativement, se partager les charges pour sortir de la crise et que les travailleurs sont prêts, dans la mesure du possible, à faire encore des sacrifices au service du pays”, indique le communiqué.
D’un autre côté, la commission administrative a réitéré son refus de toute tentative visant à entraver ou à perturber la production comme c’est le cas pour le secteur du phosphate, appelant, à cet égard, le gouvernement à adopter une approche participative avec la société civile et à instaurer un dialogue avec l’union régionale du travail et des jeunes au chômage afin de trouver une solution à ce problème.
Par ailleurs, la commission administrative a estimé que la décision du syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie de suspendre l’application du système du tiers payant, décision qu’elle a qualifiée d’unilatérale et d’illégale, porte atteinte aux assurés sociaux puisqu’elle les prive de leur droit aux soins, appelant, à ce propos, le syndicat à revenir sur cette décision et les autorités concernées à prendre les mesures nécessaires pour fournir la liquidité nécessaire à la caisse nationale d’assurances maladies pour qu’elle puisse honorer ses engagements.
D’autre part, la commission administrative a relevé les difficultés qui ont accompagné la rentrée scolaire dont, notamment, le manque d’enseignants, de ressources, d’équipements et de mesures de sécurité pour la protection des établissements scolaires.
Elle a, à cet égard, appelé le gouvernement à mettre en place un plan d’urgence pour sauver l’année scolaire.